Var-Matin (Grand Toulon)

Pauline vit en colocation : « Ça aide à supporter l’angoisse »

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« Heureuseme­nt que nous avons eu cours en présentiel jusqu’aux vacances. ça m’a permis de faire connaissan­ce. ça facilite l’entraide. » Pauline Denis est belge. Elle a rejoint l’université de Toulon pour son master en sciences physiques de la mer. Autant dire qu’à son arrivée, elle ne connaissai­t personne. « On ne communique plus que par messagerie. C’est utile pour partager des infos quand on n’a pas tout compris. Mais les travaux de groupe, à distance, c’est très compliqué. »

Comme beaucoup d’étudiants, Pauline ne saisit pas le sens du distanciel. « En master, en spécialité physique, on est 11. En tout, on est 40. À 40 dans un amphi, où est le problème ? C’est très injuste. »

« Totalement perdus pour la recherche de stage »

Mais la plus grande inquiétude de la jeune femme, c’est le stage de fin d’année. « Nous devons faire deux mois en maijuin. Nous sommes totalement perdus pour la recherche. D’ordinaire, les chefs d’entreprise viennent présenter leur activité sur le campus. Comment va-t-on faire si l’université est fermée jusqu’en février ? » « On se demande aussi comment ça va se passer pour les examens. Il se dit officieuse­ment qu’on devra peut-être tout passer après les vacances.

C’est ma grande crainte. En fait, on ne sait pas dans quel ordre prendre les choses pour s’organiser. On fait tout un peu au jour le jour. On n’ose pas déranger les enseignant­s. Ils sont hyper occupés. On a quand même la chance d’être accompagné­s pour le reste. On reçoit pas mal de mails de l’université pour le soutien psychologi­que, la santé, etc. » Question budget, Pauline a dû se tourner vers ses parents.

« Pas toujours le moral »

« Normalemen­t, je travaille tout l’été pour gagner le plus d’argent possible. Mais cette année, ça n’a pas été possible. Mes parents supportent la totalité des dépenses », se désole l’étudiante.

Elle s’efforce de garder le sourire, malgré toutes ces inquiétude­s. « On n’a pas toujours le moral. Heureuseme­nt, je vis en coloc. Ça permet de mieux supporter, de rigoler, de se confier. On se soutient. J’imagine les étudiants qui se retrouvent seuls, dans une chambre, sans jamais voir personne... »

 ??  ?? Pauline est arrivée en France le  septembre. Elle a juste eu le temps de faire connaissan­ce avec ses camarades de master. Soucis pour s’organiser, difficulté­s financière­s et angoisse des examens sont le quotidien.
Pauline est arrivée en France le  septembre. Elle a juste eu le temps de faire connaissan­ce avec ses camarades de master. Soucis pour s’organiser, difficulté­s financière­s et angoisse des examens sont le quotidien.

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