Var-Matin (Grand Toulon)

Au bout de l’horreur entre le Var et le Piémont

Après le père et le grand-père de trois enfants de 6 à 9 ans en décembre dernier, la grand-mère et l’oncle sont mis en examen pour « viols incestueux et actes de barbarie »

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Ce serait toute une famille qui se serait rendue coupable de « viols incestueux et d’actes de barbaries » sur une fratrie de trois enfants, deux garçons et une fille âgés de 6 à 9 ans au moment des faits.

L’enquête que nous avions révélée en août dernier a connu un terrible rebondisse­ment. L’informatio­n judiciaire, ouverte à Grasse fin décembre, avait déjà conduit à l’interpella­tion à Cannes de Serge, 44 ans, le père des victimes présumées, puis à Carqueiran­ne de Mario, 80 ans, le grand-père paternel. Mais loin d’être closes, de nouvelles investigat­ions ont conduit la juge Charlotte Garde, du tribunal de Grasse, à prononcer, début octobre, deux nouvelles mises en examen pour des faits présumés similaires à l’encontre de Claudia, 84 ans, la grand-mère, et de Gaétan, 41 ans, l’oncle des trois enfants.

Des vidéos zoophiles

Une enquête au bout de l’horreur ? Les confession­s d’Antoine, Julien et Elisa, les victimes présumées

(1) sont, il est vrai, glaçantes.

De 2015 à 2018, jusqu’à ce que Nadia, 37 ans, leur mère, obtienne leur garde exclusive, ils auraient été les proies d’actes sadiques et incestueux à peine croyables. Des faits qui auraient été perpétrés dans la villa familiale de Carqueiran­ne et dans le village de Dronero, dans le Piémont, en Italie, lors du huis clos des week-ends et des vacances alternés pendant lesquels Serge avait la garde de ses enfants. Une commission rogatoire a été lancée en Italie afin de poursuivre des investigat­ions dans le petit village du Piémont dont parlent les enfants. Par ailleurs, lors des perquisiti­ons effectuées chez les mis en cause, tant à Cannes qu’à Carqueiran­ne, des ordinateur­s et des tablettes auraient été saisis.

C’est l’oncle des enfants qui les utilisaien­t et l’analyse du disque dur d’un de ces appareils – dont l’usage semblait familial – semble avoir mis au jour des dizaines de photos mettant en scène de la pornograph­ie zoophile ou des scènes d’excision (2).

Claudia, la grand-mère, nie toute implicatio­n dans ce dossier, bien que les témoignage­s des enfants l’impliquent comme ayant, au pire, abusé des petits et, au mieux, d’avoir couvert les actes de barbarie à caractère sexuel dont son mari et ses deux fils se seraient rendus coupables à de nombreuses reprises à l’encontre d’Antoine, Julien et Élisa.

Contrôle judiciaire strict

Depuis la révélation de cette terrible histoire, Serge, le père, clame son innocence. Au terme d’un combat judiciaire acharné, son avocat, Me Rebaudengo, vient d’obtenir sa remise en liberté après huit mois d’incarcérat­ion.

Comme Mario, il est depuis sous un contrôle judiciaire très strict. Mais son entourage évoque une « manipulati­on », estimant que l’accusation ne se fonde que sur la parole des enfants.

Aucun signe médico-légal ne vient en effet corroborer cette confession. L’expertise psychologi­que révèle cependant une concordanc­e des témoignage­s des enfants et ne signale aucun phénomène récitatoir­e.

1. Dans un souci de protection des mineurs, tous les prénoms ont été modifiés.

2. Les mutilation­s génitales féminines (MGF), plus communémen­t appelées excisions, désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs et se pratiquent généraleme­nt avant l’âge de 5 ans.

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