À chaque match sa vérité
À défaut d’avoir pu livrer une prestation enthousiasmante, les Toulonnais ont répondu présent devant et assuré quatre précieux points de plus en cette période de doublons. Suffisant pour l’heure
Ne nous égarons surtout pas. Dans quelques mois, et même quelques semaines seulement, tout le monde aura oublié ce match peu abouti dans un contexte pour le moins défavorable. Et le RCT comptera bien quatre points supplémentaires. Qui lui permettront peut-être de se qualifier à la fin...
Il n’est donc pas question d’accabler une équipe qui, malgré tous ses problèmes du jour, a assuré l’essentiel avec la victoire.
Une mêlée performante
Tout le monde savait que cette période de doublons serait délicate à négocier. Et elle l’est assurément. Plutôt que d’insister sur les points négatifs de la soirée (charnière peu inspirée, jeu au pied déficient), Patrice Collazo a logiquement préféré souligné ce qui a fonctionné. « Les conditions climatiques n’étaient pas adéquates, s’est contenté de relever le coach àlafin. En première mi-temps, il y a eu la pluie et en seconde mi-temps, il y a eu le vent et on n’est pas arrivé à sortir de notre camp. On ne s’est pas franchement libéré. On a été performant dans un état d’esprit collectif et en défense, on a marqué physiquement les Palois lors de la première mitemps. Ce qui est dommage, c’est de se retrouver avec un score étriqué à la fin quand on domine devant de la sorte.
Travailler autant pour un si petit écart… Pau est une équipe qui aime contrôler le ballon. C’est une équipe qui joue très bien au rugby, surtout à l’extérieur où ils ont un rugby assez libéré. Au moins, on a vu que l’on était capable de défendre. »
Autre sujet majeur de satisfaction, sa mêlée évidemment attendue au tournant, et le caractère dont ont encore fait preuve ses avants. « On est content d’avoir répondu présent là-dessus. On a dominé le secteur de la mêlée, on a eu pas mal de pénalités. On aurait peut-être dû essayer de jouer les avantages mais quand le ballon est pourri au milieu de la mêlée, c’est compliqué. On va donc se satisfaire d’être dominateur en mêlée et sur ballons portés. La semaine prochaine, on essaiera de jouer davantage », expliquait pour sa part Raphaël Lakafia.
À chaque match, sa vérité. Samedi, ce sont les avants qui détenaient les clés et cela s’est avéré suffisant. Nicolas Godignon était le premier à la reconnaître. « On s’est fait éclater sur la mêlée, cela ne nous permet pas d’espérer mieux, analysait le manager béarnais. On s’était frotté le ventre depuis quelques semaines sur le fait qu’on a une bonne mêlée, mais c’est toujours un secteur qu’il faut prendre avec beaucoup d’humilité. On a pris une leçon. »
Le RCT en ligne avec ses objectifs
Malgré une belle réaction en seconde période, où ils bénéficiaient à leur tour de l’appui du vent, les Palois se sont rapprochés des Toulonnais mais n’ont jamais vraiment été en mesure de renverser le match. À nouveau repoussés en mêlée fermée lorsqu’ils se faisaient trop pressants, ce qui a conforté les Rouge et Noir dans leur action, même minimaliste. « Quand tu te sens costaud en défense et devant, tu n’es pas inquiet. J’aurais voulu, bien sûr, que l’on continue de dominer la deuxième mi-temps comme la première, mais je n’étais pas inquiet concernant la victoire », confirme Lakafia. Voilà donc le RCT, placé, avec déjà 27 points au compteur dont 18 acquis sur 25 possibles durant ces cinq premières semaines de doublons. Toujours invaincu à domicile, bientôt plus fort d’un collectif élargi et renforcé par le retour des internationaux. Bref, à regarder un peu plus loin que cette victoire étriquée, Toulon est pour l’heure en ligne avec ses objectifs et semble bien parti pour les tenir. Voire les faire grandir...