La belle Ovation de l’architecture passive
Julie Démoulins, architecte, ouvre la première agence d’architecture passive de la région. Ovation, située à Mandelieu-La-Napoule, a conçu un premier projet varois
Jeune et jolie, elle pourrait faire la couverture de Cosmopolitan. Erreur, vous retrouverez plutôt Julie Démoulins dans Architecture durable par exemple, mais d’abord, la voici dans nos éditions.
En plus d’un diplôme d’architecte obtenu en 2015, la jeune Normande est, depuis l’année dernière, Concepteur européen de bâtiments passifs, une formation dispensée à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Strasbourg. Climatologie, bilan thermique, étanchéité à l’air et autre thermographie infrarouge, n’ont pas de secret pour Julie Démoulins. À 28 ans, après avoir exercé dans différents cabinets en France, elle ouvre sa propre agence à Mandelieu-La-Napoule : Ovation. « C’est la consécration de mon engagement, pour l’architecture et l’environnement. L’architecture passive est pour moi une évidence. Pour la planète, certes, mais aussi pour améliorer nos cadres de vie, sans que cela coûte nécessairement plus cher. »
La classe ++
si génial, pourquoi n’est-ce pas standardisé ? Trop cher ? Julie Démoulins ne nie » Et comme tout, plus il y aura de projets, plus le prix des fournitures baissera. La basique loi de l’offre et de la demande. En région Sud, seulement neuf villas sont labellisées « passives » et deux premiers projets régionaux, en collectif , sortiront de terre en 2021 et 2022. Dans le Var ! À Saint-Raphaël (voir ci-dessous). Le Groupe Vinci en réaliserait un autre à Nice. Si elle a participé au tout premier projet varois initié par l’agence de JeanPascal Clément, le second est bien signé Ovation. « Je rencontre beaucoup d’élus pour créer un contexte favorable au développement de ce type de projets parce que c’est un sujet urgent. Je me mobilise pour le démocratiser sur des bâtiments publics et industriels. Comme en Allemagne où le label a été créé par un scientifique dans les années 80. En France, il me semble que c’est arrivé en 2004. » Ce qu’elle a en tête ? Par exemple, inscrire aux règlements d’urbanisme la possibilité de construire 5 ou 10 % de plus si le projet répond aux critères de l’architecture passive.
critères sinon rien
Car cinq critères sont indispensables (voir ci-contre) pour, in fine, afficher une consommation énergétique inférieure à 15 kWh par m² par an, là ou un bâtiment standard en consomme 200 et quatre à cinq fois mieux que ce qu’impose la réglementation thermique en vigueur en France (RT2012). Alors il y a du boulot, mais