Les trésors de la crèche Dalmas en vitrine à la mairie
L’esprit du regretté santonnier Georges Dalmas plane sur la traditionnelle scène provençale de la nativité installée avec émotion par sa veuve Isabelle et son petit-fils Camille, qui prend le relais
Sacrebleu ! Et si finalement la véritable crèche provençale était aussi républicaine que l’écharpe tricolore qui ceint le santon de premier magistrat ? « Dans la tradition, s’il y a un santon de maire, symbole de la République, vous ne verrez jamais de prêtre ou de curé. Le seul personnage religieux autorisé c’est saint François d’Assise », glisse doctement Isabelle Dalmas, à l’heure de l’inauguration de la crèche qu’elle a assemblée durant deux jours avec son petit-fils Camille, derrière une vitrine de l’hôtel de ville.
« Fiers de notre héritage chrétien »
Comme tous les ans, «depuis que M. Vialatte est maire », la spécialiste du costume provençal se plie à la tradition de Noël, même si cette année le coeur était un peu lourd et le regretté maître santonnier Georges Dalmas, son époux décédé en septembre, présent dans tous les esprits. Dans la crèche de 4 m2 aussi, bien sûr…
« Regardez ! Il y a sa dernière création, l’atelier du santonnier avec la santonnière qui est mise en avant. C’est moi !
Avec sa robe pieço eme pieço (pièce en pièce) dont j’ai estampé le santon sur un modèle de robe que je possède », souligne Isabelle Dalmas, s’arrêtant également sur un autre modèle de robe, semblable, blanche à fleurs en boutis et piqués, habillant une bergère. «À côté du menou, qui mène son troupeau de brebis et un bouc aux deux touffes rouges sur le dos, c’est rare ! » Un décor riche de détails, dominé par le moulin de Maître Cornille, une autre pièce fameuse.
« Comme chaque année, nous avons installé une crèche à l’hôtel de ville car nous sommes fiers de notre héritage chrétien, a commencé le maire Jean-Sébastien Vialatte. J’ai un regret, aujourd’hui, c’est que Jacques Chirac, que j’ai beaucoup soutenu, avait refusé que l’on inscrive dans la constitution européenne les racines chrétiennes de la France ». Jean-Sébastien Vialatte s’est dit heureux de la présence d’Isabelle Dalmas, dont il a salué le courage.
« Je continue, je continue… Ça a été sa vie, à Georges. On a été ensemble dans l’atelier où on a passé des jours… Et maintenant, je suis dans l’atelier… depuis six heures du matin j’y suis », s’est émue l’intéressée. Le maire a également salué «la suite », en la personne de
Camille Dalmas, jeune santonnier âgé de 24 ans, qui marche dans les pas de son célèbre grand-père.
«Bravo!»
« Bravo, c’est une très belle crèche ! », s’est-il exclamé.
« C’est le plus bel hommage qu’on peut rendre à Georges », s’est réjouie la veuve du santonnier avant la traditionnelle bénédiction prononcée par le père Roni Geber, curé de la paroisse. La délégation municipale s’est ensuite rendue au 32, rue République, où une autre crèche, toujours installée par Isabelle et Camille Dalmas, à base de santons Fouque celle-là, illumine la vitrine de l’ex-local de Christine Fleurs. Une plus petite crèche illustre enfin le thème de la mer, «avecses pointus et ses pêcheurs qui mangent la bouillabaisse, et une scène de pêche unique », dans le local de la mairie annexe du Brusc. «Il y a un véritable circuit des crèches à Six-Fours », s’est enthousiasmé Sébastien Vialatte. Maire d’une commune où un musée du santon et du costume provençal doit voir le jour à la villa Simone.