Un président de la République amoureux du Var
S’il mit deux ans avant de poser pour la première fois ses valises au fort de Brégançon, Valéry Giscard d’Estaing fut un hôte assidu de la résidence présidentielle varoise à partir du printemps 1976. C’est en effet lors des vacances de Pâques de cette année-là que le jeune Président de la République, élu le 27 mai 1974, et son épouse Anne-Aymone séjournèrent pour la première fois dans la forteresse de Bormes-les-Mimosas.
Dès lors, et après quelques travaux d’aménagement du fort, le couple présidentiel fréquentera très régulièrement Brégançon tout au long du septennat, à raison de trois fois par an : à la Pentecôte, une semaine en été et un week-end pendant l’hiver.
Décor politique
Sportif, « VGE » alterne alors parties de tennis à Cabasson et baignades avec la première dame qui, apprendra-t-on plus tard, avait exigé qu’on creuse une grotte à l’aplomb de la petite plage privée afin de cacher ses farnientes.
À l’occasion, Brégançon sert aussi de décor politique. Ainsi, le 26 février 1978, Valéry Giscard d’Estaing y donne une interview télévisée à l’approche des élections législatives.
Mais le fort de Brégançon – époque VGE – restera célèbre pour avoir scellé la démission du Premier ministre Jacques Chirac. Ce dernier, invité avec son épouse Bernadette à passer un week-end à Brégançon le juin 1976, raconte en effet avoir été « choqué (humilié, affirmeront même certains) par le manque de respect de Giscard » à leur égard au cours d’un dîner auquel participe… le moniteur de ski de VGE à Courchevel (lire ci-dessous).
De retour à Paris, Jacques Chirac ne tardera pas à remettre sa lettre de démission au Président. Outre Brégançon, Valéry Giscard d’Estaing rendit également visite à plusieurs reprises à François Léotard, élu coup sur coup maire de Fréjus en 1977 et député du Var l’année suivante