Contrôles des skieurs : un tollé
Les annonces formulées hier matin par le Premier ministre Jean Castex, notamment le contrôle aux frontières des personnes partant skier à l’étranger, ont soulevé une vague d’indignation
Contrôles aléatoires à la frontière, mise en quarantaine des personnes contrôlées pendant sept jours, confirmation de la fermeture des remontées mécaniques lors des fêtes de fin d’année... Jean Castex n’a pas pris de gants hier matin, au micro de RMC/BFM TV, pour entériner l’annonce faite la veille par le président de la République, qui avait indiqué que le gouvernement envisageait de prendre « des mesures restrictives et dissuasives » pour empêcher les Français d’aller skier à l’étranger. Motivation du Premier ministre : « Je cherche à protéger, même si d’autres pays n’ont pas la même conception. » En retour, c’est une véritable vague de contestation qui a déferlé sur les réseaux sociaux. De contestation et d’humour caustique, le tout illustré par des tweets dont celui de Gilbert Collard (RN) – « Le terrifiant bonhomme de neige Jean Castex se dresse à la frontière et ordonne des contrôles pour les skieurs ! » – et de bien d’autres personnalités politiques de tous bords. Mais la réponse aux décisions gouvernementales n’a pas été que virtuelle. Ainsi, plus de 2 000 personnes, représentant tout l’écosystème montagnard, ont réclamé hier à Bourg-Saint-Maurice et Bourg d’Oisans, dans les deux départements de Savoie et d’Isère, le droit de travailler dès la période de Noël en dépit du veto des autorités. Dans les Alpes-Maritimes, à Isola 2000 (lire ci-dessous), une manifestation a également réuni quelque 150 personnes.
Et au coeur de ce maelstrom, certain(e) s tentent de formuler des propositions visant à préserver ce qui peut encore l’être. C’est le cas de la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi-Sassone, soutenue par soixante autres sénateurs, qui a demandé au chef du gouvernement « d’examiner la possibilité d’étirer les vacances scolaires d’hiver sur six semaines, de janvier à mars, et non plus sur quatre semaines comme c’est le cas actuellement ». Cela, pour tenter de conjuguer enjeux sanitaires et pérennité économique des stations de sports d’hiver.