Contre les mesures : « Totalitaires et liberticides »
Ces mesures-là, Karim, 38 ans, assureur cannois, n’en veut pas. Skieur de bon niveau et épris de balades en montagne, il fréquente généralement les stations du sud : Auron, Isola 2 000, Gréolières et Allos à l’occasion. Mais surtout, une fois par an, il a l’habitude de se rendre à Villars-sur-Ollon, station des Préalpes vaudoises en Suisse, où réside une partie de sa famille.
«Jenevoispas où est le problème »
Alors bien sûr, il a un peu en travers de la gorge les mesures d’interdiction formalisées hier par Jean Castex au micro de Jean-Jacques Bourdin.
« Je sais qu’elles ont été prises dans l’intérêt de la population et je ne veux pas débattre sur les risques. Mais par rapport à la Constitution, je trouve ces décisions totalitaires et liberticides. Beaucoup de gens ont, comme moi, de la famille à l’étranger et ont envie d’aller la voir pour passer les fêtes de Noël ensemble. » Karim estime qu’au ski, les risques de contamination ne sont pas plus grands qu’ailleurs.
Sans doute moins d’ailleurs. « On est en plein air, on a une combinaison, franchement je ne vois pas où est le problème. Peut-être lorsqu’on fait la queue pour les remontées ? Mais ça, c’est gérable. »
Surtout, il ne croit pas à l’efficacité de la fermeture des pistes… « C’est une mesure qui vient en complément de celles qui ont déjà été prises, mais je ne pense pas que cela va aider à freiner l’expansion du virus. Les Suisses sont des gens de bon sens et s’ils n’ont pas fait ce choix-là, ce n’est pas pour rien. »
Et une harmonisation générale des mesures n’aurait, à ses yeux, rien changé à l’affaire. « Cela n’aurait pas été plus acceptable, et n’aurait pas eu plus de sens. »
En tout cas, sa décision est prise : le 23 décembre, pour le début de ses vacances, Karim prendra la direction de la Suisse. Sans aucune hésitation.