Aux assises, un braqueur semeur d’empreintes
La huitième et dernière session de l’année 2020 de la cour d’assises du Var a débuté lundi et se terminera le 18 décembre. L’un de deux seuls dossiers concernant des faits varois – les trois autres résultent d’appel de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône – sera examiné aujourd’hui et demain par les jurés dracénois, sous la présidence de Didier Guissart.
Canon à bout touchant
Il s’agit d’une tentative de vol à main armée ayant eu lieu le 11 septembre 2017 à La Seyne. Aux environs de minuit, les gérants de l’épicerie de la Barque voyaient surgir un homme cagoulé et armé d’un fusil de chasse.
Pointant son arme en direction du visage d’Alain S. – à bout touchant – l’individu réclamait la caisse. Mais le patron de l’épicerie ne restait pas passif. Il saisissait le canon de l’arme et entamait un corps à corps avec son agresseur. La lutte se poursuivait dans la rue. C’est alors qu’un coup de feu partait, sans que l’enquête puisse établir s’il était volontaire ou non. Alain S. était blessé à la main par ce tir, et au visage par les coups du malfaiteur, qui perdait sa cagoule dans la bataille. Ce dernier prenait la fuite à bord d’une Clio. Des témoins relevaient partiellement la plaque d’immatriculation. Grâce à ces éléments, mais aussi à l’examen des vidéosurveillances de l’épicerie et des commerces environnants, les policiers parvenaient à établir que le véhicule Clio appartenait à Fabienne V., mère de Cédric Jacquey.
L’ADN de celui-ci était découvert dans la cagoule. Malgré cette identification rapide, la surveillance du domicile familiale et des lignes téléphoniques, les enquêteurs ne réussissaient pas à mettre la main sur le jeune homme. Il sera finalement interpellé le 19 février 2018 chez son père. Face aux éléments à charge, Cédric Jacquey reconnaissait les faits. Il niait toutefois l’intention de blesser Alain S., affirmant que le coup de feu était accidentel. Se disant sous l’emprise de l’alcool, il n’avait que peu de souvenirs des faits. Il voulait juste voler le contenu de la caisse du commerce. La défense sera assurée Me Virginie Pin. Me Brigitte Augier-Sacher représentera les intérêts des époux S., des ITT de dix et trois
(1) jours ayant été reconnu à Alain S. et son épouse.
1. Incapacité temporaire de travail.