Une loi pour faciliter l’adoption d’enfants
Les députés se penchent, depuis hier et jusqu’à demain, sur une proposition de loi LREM, qui hérisse la droite et certaines associations
Ouvrir l’adoption aux couples non mariés, abaisser l’âge minimal requis pour les parents, et aussi faciliter l’adoption des enfants délaissés : l’Assemblée nationale a commencé à se pencher, hier, sur une proposition de loi LREM, critiquée par la droite et certaines associations. La majorité vante « un texte de progrès » et « d’actualisation » de l’adoption, soutenu par le gouvernement, et qui sera au menu des députés en première lecture jusqu’à demain, défendu par le secrétaire d’Etat à l’Enfance Adrien Taquet. Il est issu d’un rapport au gouvernement fin 2019, coécrit par la députée LREM Monique Limon et la sénatrice LR Corinne Imbert. Il s’agit de «faciliter et sécuriser l’adoption »,et « renforcer le statut de pupille de l’État », compte tenu des disparités et difficultés d’application de la dernière loi relative à l’adoption de 2016. Mesure phare, l’ouverture de l’adoption plénière aux couples pacsés ou concubins doit permettre de mettre fin aux « discriminations relatives aux règles d’union ou à l’homoparentalité », selon la cheffe de file LREM sur ce texte, Coralie Dubost. Actuellement, seul l’un des membres du couple peut adopter l’enfant.
Porte ouverte àlaPMA?
Mais les députés LR sont contre ce changement, au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant ». « Le mariage est une union stable » et c’est le « cadre le plus protecteur », selon Xavier Breton. Plus globalement, il pointe dans cette proposition de loi des « mesures pragmatiques, qui vont dans le bon sens » mais aussi « d’autres dispositions, juridiquement bancales ou idéologiques », dans la lignée du projet de loi ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, en cours d’examen au Parlement. Cette opposition est aussi palpable dans certains milieux associatifs : La Manif pour tous dénonce « une proposition de loi dangereuse, examinée de manière précipitée », et la présidente de Sens Commun, Laurence Trochu, y voit là un texte « enrobé de bons sentiments mais mal ficelé ».