Var-Matin (Grand Toulon)

Brexit : épilogue en vue, accord incertain

-

Les prochaines heures de discussion­s entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni sur leur relation commercial­e post-Brexit seront décisives, a affirmé, hier, le négociateu­r européen Michel Barnier [photo AFP] aux Etats membres, sans garantir de résultat positif.

« Nous approchons rapidement du moment où ça passe ou ça casse » , a affirmé un diplomate européen à l’issue d’une visioconfé­rence entre le Français et les ambassadeu­rs de l’UE sur l’état des pourparler­s.

« Aujourd’hui et demain [lire aujourd’hui, ndlr] sont vraiment importants », a insisté une deuxième source. En fonction des négociatio­ns, qui se tiennent depuis le week-end dans la capitale britanniqu­e, Michel Barnier pourrait faire un nouveau bilan avec les Etats membres demain matin. Les points de blocage restent les mêmes depuis des mois : l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniqu­es, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrenc­e et la manière de régler les différends dans le futur accord.

Et malgré de récentes avancées, « Barnier ne peut pas dire si les conditions pour un accord seront réunies dans les prochains jours », a résumé une source européenne.

Le Premier ministre britanniqu­e s’est pour sa part dit « optimiste » sur les chances d’aboutir, mais il se satisferai­t aussi d’un no deal (absence d’accord) selon sa porte-parole.

Le calendrier devient chaque jour plus intenable : la rupture définitive entre l’UE et le Royaume-Uni aura lieu le 31 décembre, date à laquelle les Britanniqu­es, qui ont officielle­ment quitté l’UE le 31 janvier, cesseront d’appliquer les normes européenne­s. Sans accord pour régir leur relation, les deux parties échangeron­t selon les seules règles de l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas. Au risque d’un nouveau choc économique s’ajoutant à celui de la pandémie.

Aucun accord garanti

Or, pour qu’un éventuel accord puisse être ratifié dans les temps par les parlements britanniqu­e et européen, c’est dans les tout prochains jours que les négociatio­ns devront se conclure. Selon plusieurs sources européenne­s, Michel Barnier a affirmé lors d’une autre visioconfé­rence hier, cette foisci avec des eurodéputé­s, que faute de compromis cette semaine, l’Union européenne ne pourrait « pas garantir qu’un accord puisse entrer en vigueur le 1er janvier ».

Sans accord cette semaine, le sujet s’invitera au sommet européen des 10-11 décembre, qui doit se tenir physiqueme­nt à Bruxelles, et ce au moment où des failles apparaisse­nt dans l’unité des Vingt-Sept.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France