Var-Matin (Grand Toulon)

« On n’aura pas le coeur à laisser les cousins de côté »

- ÉLISE MARTIN

Les préconisat­ions de l’exécutif, il y a en a pour qui « ça ne change pas grandchose » parce qu’ils ne sont « jamais plus de six d’habitude ».

D’autres avaient déjà anticipé avant cette annonce. Comme Michelle, qui a renoncé depuis longtemps à sa grande fête de Noël : « Tous les deux ans, on loue une salle pour tous se retrouver. On devait être une trentaine cette année et célébrer le réveillon en Savoie. Vu la situation sanitaire, ça fait plusieurs semaines qu’on s’est résigné à annuler cette réunion. Finalement, on ne sera que cinq. Et encore, mes enfants viennent de l’étranger donc tant qu’ils ne sont pas là, je ne crie pas victoire. On pourrait se retrouver qu’à deux ! »

Une tradition bouleversé­e

Les recommanda­tions du Premier ministre ont cependant bouleversé l’organisati­on de Rémy. Cet habitant de Mandelieu de 70 ans a l’habitude des traditions. «On est très famille. En fonction des événements, on invite le premier, deuxième et troisième cercle. On peut se retrouver à vingt ».

Cette année, ce sera un 25 décembre un peu spécial. « On va faire différemme­nt. Le jour de Noël, on ne sera que le cercle proche, ça fera 6 ou 8 maximum. On a de la chance d’être dans une maison et d’avoir de l’espace. On a un lieu approprié pour se réunir. Et pour les autres fêtes, on cassera les cercles en les faisant en plusieurs fois, comme un système de rotation ».

Mais ce qui préoccupe davantage Rémy, ainsi que sa soeur Christiane, c’est de savoir qu’avec cette mesure, des personnes pourraient se retrouver seules. Elle développe : « On fait le choix d’être à six mais on n’aura pas le coeur à laisser les cousins de côté si on s’aperçoit qu’ils n’ont personne avec eux ».

«Ilyaurad’autresNoël»

Même s’ils jouent le jeu en respectant les consignes, Christiane souligne le caractère particulie­r qu’aura la fin d’année. «Çafait des mois qu’on ne se fait plus la bise. Il n’y aura pas l’émotion qui passe d’habitude par les embrassade­s à la réception d’un cadeau. Et même si c’est bien qu’on puisse fêter en famille, on fait sans arrêt attention au lieu de vivre vraiment l’instant. On réfléchit constammen­t avant d’agir. Il n’y a plus de place à la spontanéit­é. »

En attendant, Rémy attend impatiemme­nt février pour préparer un « méga anniversai­re avec tous ceux qu’on n’a pas pu faire avec les confinemen­ts ». Les fêtes de fin d’année ne sont pas les seuls événements qui ont dû être revisités. « On va laisser passer un peu et on refera des réunions de famille dans l’année. Et puis, il y aura d’autres Noël ! », conclut-il.

Newspapers in French

Newspapers from France