« On a eu plus de patients en simultané »
Le Dr Laurent Ducros, médecin réanimateur, dirige le service réanimation de l’hôpital Sainte Musse.
Comment s’est réorganisée la réa ? Au début, en plus des lits de réanimation, on a mobilisé ceux de l’unité de soins continus (USC). Puis on a progressivement augmenté nos capacités hors les murs. Soit dans les salles de réveil des blocs opératoires, c’est ce qu’on a fait lors de la première vague, soit sur l’unité de surveillance de soins continus de cardiologie, ce qu’on a fait cette foisci. On est passé de 16 lits en réa et 8 en USC, à 26 lits en réa et 10 en USC.
Vous avez eu plus de patients ?
Pour la première vague, on a pris en charge patients, entre le mars et le avril. Actuellement, nous en sommes à près de depuis la reprise de l’épidémie à la mi-août et on continue d’avoir des admissions. Le nombre d’admissions est monté en flèche à partir de fin octobre, avec le pic mi-novembre. On s’est fait surprendre ! On attendait bien un rebond, mais pas aussi brutal. Et on ne s’attendait pas non plus à monter au même niveau alors qu’on a eu beaucoup plus patients en simultané que lors de la première vague. Jusqu’à ! Pour la première vague, on avait eu le temps de s’organiser. On était très en décalage par rapport aux régions fortement impactées.
Qu’est-ce-qui a changé dans la prise en charge des patients ?
Ella a été moins invasive, on les a moins intubés. La mortalité a diminué et la durée des séjours aussi. L’âge moyen des patients est inchangé : ans. Il y a toujours plus d’hommes. Sinon, c’est le même type de patients, avec les mêmes facteurs de risques. Ce qui est notable aussi c’est qu’on a plus eu de patients arrivant de chez eux en grande détresse respiratoire. Ils sont venus à l’hôpital avant, pas au dernier moment. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne se sont pas aggravés ensuite. On a aussi disposé d’une arme supplémentaire avec la pneumologie qui disposait de l’oxygène à très haut débit.
La principale difficulté ?
Trouver des personnels médicaux et non médicaux ! C’est toujours l’enjeu. On va suivre la recommandation de l’Agence régionale de santé (ARS) en formant une réserve interne. C’est un énorme travail d’encadrement pour les cadres de santé.