Var-Matin (Grand Toulon)

En réa, la fatigue a succédé à l’excitation des débuts

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Ils sont venus à trois pour raconter leur quotidien dans le service de réanimatio­n de l’hôpital Sainte Musse. Audrey y est infirmière depuis  ans, Pierre-Yves depuis  ans, et Lionel est aide-soignant depuis  ans.

« La première vague est arrivée très vite, on s’est organisé sur le tas, se souvient Audrey. Alors que la deuxième vague, on l’a attendue. On se sentait prêts même si on était peut-être moins motivés. Il n’y avait plus la montée d’adrénaline de la première fois, mais plutôt la fatigue. Pas envie d’y retourner ! Et puis c’est

devenu une habitude… » Leur travail auprès des patients Covid a changé depuis le printemps. «Les soins sont un peu moins lourds car il y a moins de patients intubés. Mais la charge de travail reste la mêmes, avec des procédures très contraigna­ntes. C’est cet habillage/déshabilla­ge constant qui est fatigant !

On ne peut pas aller et venir dans les chambres quand on veut, il faut tout calculer. » Lionel insiste aussi sur le côté « perturbant » des changement­s d’organisati­on successifs. « Heureuseme­nt on a eu des renforts. Et cette fois-ci on a eu le temps de former des gens, ils n’ont pas été lâchés dans un milieu inconnu ! On travaille en équipe, on est tous dans la même galère. » Pierre-Yves confirme le changement ressenti entre les deux épisodes. «Audébut il y a eu de l’excitation et l’inconnu. Beaucoup de patients, beaucoup d’entraide et du soutien de la population. Vraiment on se sentait reconnus, ça nous aidait. L’hôpital a su réagir de façon adaptée et la deuxième vague, on a pu l’anticiper en formant du personnel. On a eu une montée en puissance aussi violente que la première fois mais on savait à quoi s’attendre. On avait du recul, des procédures… »

La fin de la deuxième vague qui se dessine ne signifie pas pour eux la fin de la pandémie. «Onestmal barré ! estime Lionel. Ça va marcher par vagues et après les fêtes, ce serait logique qu’on en affronte une autre. Quand on se rend compte des bêtises qui se racontent dehors ! »

Pierre-Yves aussi se montre heurté par « toutes ces théories complotist­es » qu’il ne veut pas commenter.

« Les gens n’ont plus peur comme la première fois. Ils en ont marre, constate Audrey. Il ne faut rien lâcher, il faut les encourager, pas les blâmer. Et il faut tenir ! »

Elle aimerait pourtant «retrouver une vie normale, comme tout le monde »

mais à l’approche des fêtes, elle s’attend elle aussi à une nouvelle montée des contaminat­ions. «Sielle pouvait être évitée ou minimisée ce serait bien, espèret-elle. On a tous envie d’être en famille, nous aussi. Mais il va falloir être prudent et faire attention ! »

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Pierre-Yves, Lionel et Audrey se font une raison et s’attendent déjà à une troisième vague. En espérant qu’elle sera minimisée, si tout le monde fait attention.

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