Var-Matin (Grand Toulon)

Agnès et Isabelle : « C’est l’enfer et ça n’arrive pas qu’aux autres ! »

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« Dites bien aux gens que cette maladie, ce n’est pas une fake news .»

Agnès et Isabelle partagent la même chambre au sein du service pneumologi­e où elles ont été admises à leur sortie de réanimatio­n. Encore sous oxygène, elles racontent que «la Covid, c’est l’enfer et ça n’arrive pas qu’aux autres ! »

« J’étais confinée, je respectais bien les gestes barrières. Je ne sais pas comment j’ai été contaminée… Sûrement en sortant faire les courses »

témoigne Isabelle. Agnès, elle, le sait très bien. « Je suis auxiliaire de vie et je m’occupais d’un monsieur âgé qui est décédé de la Covid en quatre jours. Une voisine avait eu la bonne idée de lui rendre visite en rentrant d’un mariage… »

Depuis leurs lits, ces deux patientes veulent absolument mettre en garde contre « ce sale virus ». Elles tiennent aussi à dire « combien le personnel de l’hôpital Sainte Musse est extraordin­aire, d’une très grande bienveilla­nce ! »

Un personnel conscient que cette période est difficile à vivre pour les patients et leurs familles.

« Les patients sont les premières victimes ! »

« En réanimatio­n, ils sont moins souvent intubés, donc ils sont conscients et ils subissent totalement l’isolement, soulignent Audrey et PierreYves, infirmiers en réanimatio­n. Ils ont peu de visites, même nous, on ne rentre dans les chambres que quand c’est nécessaire. Parfois on leur fait signe à travers la vitre, pour remettre en place un capteur… »

« Dans l’ensemble les familles sont compréhens­ives, poursuiven­t-ils. Les patients communique­nt avec elles par téléphone et on a aussi une tablette wifi. C’était un don. Elle permet d’organiser des rendez-vous en visio avec les familles. Il ne faut pas oublier que ce sont les patients, pas les soignants qui souffrent le plus au final, C’est ce courage qui nous marque. Ce sont eux les premières victimes. »

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