Thomas Donati, héritier d’une tradition qui va au bout du monde
L’entreprise Steuer perpétue le savoir-faire séculaire des facteurs d’anches pour équiper les instruments à vent des musiciens du monde entier
Thomas Donati produit et exporte des anches, cette fine lamelle en roseau à la fois forte, souple et fragile mais si essentielle aux clarinettistes et saxophonistes. Un métier, une passion mais aussi une tradition d’excellence qui se développe et s’internationalise ici depuis plus de 70 ans. L’histoire commence en 1932 avec son grand-père, Honorat Donati. Immigré italien, il installe son atelier de vannerie à Carqueiranne, et fabrique des paniers en roseau pour le transport des fleurs coupées. « Dès les années 50, des musiciens viennent déjà chez lui pour se fournir en roseaux. Ses deux fils Lucien et Alexandre, voyant l’intérêt grandissant des musiciens pour cette matière première, développent la culture de la canne à musique, créent des plantations puis transforment les cannes en tubes (produit semi-fini) », résume le chef d’entreprise, qui après des études d’ingénieur et de commerce, a repris le flambeau en 2010. L’année suivante, il rachète en 2011 l’entreprise d’anches allemande Steuer qui devient française. « Donati gère désormais l’ensemble du processus de fabrication de la plantation au produit fini », précise Thomas Donati. Chaque génération a apporté sa contribution.
Une vingtaine de modèles
L’anche est une lamelle de roseau taillée au centième de millimètres qui vibre sous l’action du souffle du musicien pour produire le son des instruments à vent, participant ainsi à l’harmonie musicale « Il en existe plus d’une vingtaine de modèles chez Steuer. Et la société innove sans cesse pour répondre à une demande internationale croissante. De grands artistes viennent discrètement se fournir sur place », se félicite Thomas Donati. « Créer un nouveau modèle d’anches prend du temps. Plus de 18 mois ont