Marseille : Gaudin dans le collimateur de la justice
L’ancien maire Jean-Claude Gaudin est soupçonné « d’emplois fictifs à la mairie de Marseille » par le Parquet national financier
Le Parquet national financier (PNF) a terminé son enquête préliminaire sur le temps de travail des agents municipaux marseillais et envisage un éventuel procès pour l’ancien maire LR JeanClaude Gaudin et six de ses proches. Selon l’avocat de Jean-Claude Gaudin, Me Sindrès, le PNF envisage de poursuivre l’ancien maire pour «négligence ayant permis le détournement par des tiers de fonds publics ».
Le PNF reproche à l’ancien maire une « inertie » dans la modification du temps de travail des agents, « ce qu’il conteste fermement », selon Me Sindrès qui assure que « le système critiqué, aujourd’hui, remonte à des mandatures précédentes ».
« L’enquête préliminaire est terminée et le PNF a ouvert la phase contradictoire dans ce dossier », a, de son côté, indiqué le Parquet national financier, ajoutant que « les éventuelles décisions de poursuite ser[aient] prises à l’issue de la phase contradictoire ».
Les avocats qui interviennent dans cette affaire, qui ont reçu le rapport du PNF, ont jusqu’au 23 décembre pour lui transmettre leurs observations ou des demandes de pièces complémentaires. « Il n’y a pas de décision pour l’instant sur un éventuel procès, la phase contradictoire peut rebattre les cartes », a précisé une source proche du dossier. Heures supplémentaires indues « abracadabrantesques », absentéisme injustifié, tant au Samu social que dans les musées ou les bibliothèques : les conclusions du rapport du PNF, dévoilées, hier, par La Provence, accablent la gestion de la ville phocéenne par Jean-Claude Gaudin.
Quatre ans d’enquête
Le PNF a enquêté pendant quatre ans ; à l’origine du déclenchement de cette enquête, la révélation d’un système de faux pointage des employés du Samu social. Outre Gaudin, selon le quotidien régional, son directeur de cabinet Claude Bertrand, le directeur général des services JeanClaude Gondard et son adjoint JeanPierre Chanal, les deux directeurs des ressources humaines Henri Sogliuzzo et Yves Rusconi, et l’ex-directeur du Samu social René Giancarli, seraient aussi susceptibles d’être poursuivis.
Fin 2019, la chambre régionale des comptes avait rendu deux rapports très critiques sur la gestion de Marseille, du temps de travail des agents municipaux à l’état des écoles, en passant par une situation financière « préoccupante ».