Après deux nouveaux séismes la géothermie en question
Deux séismes de magnitude , et , liés au développement d’un projet de centrale géothermique ont réveillé, hier matin, les habitants de l’agglomération de Strasbourg, entraînant l’arrêt progressif des activités de la centrale par l’exploitant et des demandes d’abandon « définitif » du projet par des élus.
Le Réseau national de surveillance sismique (Rénass) a classé ces deux tremblements de terre comme « induits », c’est-à-dire provoqués par l’activité humaine. L’épicentre du premier séisme se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg, près de la centrale géothermique de l’entreprise Fonroche pas encore mise en exploitation, sur les communes de Vendenheim et Reichstett.
Sur ce site, deux puits ont été creusés, profonds de cinq kilomètres, afin de pomper l’eau chaude souterraine pour en exploiter en surface le potentiel énergétique et la réinjecter ensuite sous pression dans le sous-sol.
« C’est un évènement qui est anormal », a concédé Jean-Philippe Soulé, directeur général de Fonroche Géothermie. « Une centrale géothermique crée toujours de la microsismicité, un petit peu plus au début, au démarrage, quand le chemin de l’eau se crée entre les deux puits. Mais là elle en a créé beaucoup trop ».
Après ces nouveaux incidents, les activités sur le site, déjà réduites au minimum, vont être diminuées vers un arrêt total de manière progressive, afin de limiter le risque de nouvelle secousse. La procédure « se déroulera sur environ un mois », a précisé Fonroche.
Cette secousse intervient après plusieurs autres séismes moins intenses enregistrés depuis treize mois et liés à la géothermie.