Les années Sporting
Issu d’une famille de rugbymen, Laurent Paganelli a choisi le ballon rond. Enfant terrible du football français, l’Avignonnais a connu les grandes années du Sporting Toulon. Il raconte
Les plus jeunes le connaissent comme le trublion de Canal + qui arpente les stades de Ligue 1. Micro en main, « Paga » part à la chasse aux interviews, à la mi-temps et à la fin des matches, dans toutes les langues. Ou presque. Sympa, souriant, il ose tout. Simplement.
Mais avant de devenir le confident des « jugadors » du championnat de France, Laurent Paganelli a été un vrai phénomène du football hexagonal. Lui, le minot d’Avignon qui, le 25 août 1978, foulait la pelouse du Parc des princes avec le maillot de l’AS SaintÉtienne à tout juste 15 ans et dix mois, pour sa première en professionnel. Champion de France avec les Verts en 1981, avec les Platini et compagnie, « Migou », comme il était surnommé, quitte finalement le Forez au moment de l’affaire de la caisse noire du club stéphanois. Il débarque alors à Toulon, où il reste cinq ans, de 1983 à 1988.
C’est pour parler de ces années-là que nous avons pris contact avec le plus Toulonnais des Avignonnais, ou inversement. Insaisissable sur les pelouses ballon au pied, « Paga » l’est tout autant au téléphone. Mais une fois qu’il décroche, le rendez-vous est vite pris. Dans la Cité des papes, chez lui, à quelques encablures du pont d’Avignon.
« L’impression que c’était hier »
À 14 h 30, nous avons sonné au portail. Pas de réponse. Un appel dans le vide, un SMS sans retour... Après quelques minutes, Carole, sa femme, nous ouvre la porte. « Paga » pointe le bout de son nez, les cheveux en bataille. « Désolé, je m’étais endormi. » Premier éclat de rire.
« Ça me fait plaisir de parler de ces années-là, j’ai encore l’impression que c’était hier », sourit l’ancien attaquant. Dans le salon familial, ses yeux brillent quand il se remémore ces années complètement folles. Après plus de deux heures d’interview, Laurent est allé chercher au fond d’un placard quelques archives. « C’est la grand-mère de ma femme qui gardait tous les articles sur moi », confie-t-il.
Les coupures de Var-matin ou du Provençal sont compilées. « Je ne suis pas nostalgique, ça fait une éternité que je n’ai pas regardé ça », assure-t-il. Au fil des pages, les souvenirs remontent. Carole, sa femme et complice de toujours, se prête également à ce bond en arrière. Dans leur maison déjà prête pour Noël, peut-être que leur petit-fils Marius tournera les pages du classeur pour voir son grand-père dans la fleur de l’âge. En tout cas, on le lui souhaite.