Var-Matin (Grand Toulon)

Le Gym chamboule tout

La défaite concédée jeudi soir en Ligue Europa face à Leverkusen a été celle de trop. Patrick Vieira a été écarté de ses fonctions, hier. Il est remplacé par Adrian Ursea, un de ses adjoints

- VINCENT MENICHINI

Patrick Vieira n’a pas résisté à la cinquième défaite de suite d’une équipe empêtrée dans une crise de résultats et de confiance. Ces derniers jours, il se doutait bien que son avenir ne tenait plus qu’à un fil compte tenu de la lente déliquesce­nce du jeu produit, des buts encaissés à la pelle, d’une éliminatio­n précoce en Ligue Europa et des états de service de certains garçons achetés à prix d’or. Ses joueurs ne l’ont jamais lâché mais ils n’ont rien fait, non plus, pour que l’aventure s’étire dans le temps et au bout de sa troisième saison sur le banc niçois. Or il ne s’attendait pas à ce que le couperet tombe dès jeudi soir, peu avant minuit, juste après sa conférence de presse d’après-match.

« Vieira n’est pas responsabl­e de tout »

Touché, l’ancien capitaine des Gunners, arrivé au Gym à l’été 2018 en provenance de New York, a pris acte de sa mise à l’écart dans les travées de l’Allianz Riviera, qu’il a quitté sur le champ, juste après ce nouveau revers contre le Bayer Leverkusen. Un match qu’il espérait, quelques heures plus tôt, comme celui du rebond, de la révolte. Dans la nuit, il s’est rendu au centre d’entraîneme­nt pour rassembler ses effets personnels, avant de quitter des lieux qui lui étaient devenus familiers. Il s’y sentait épanoui et y passait une grande partie de ses journées.

Au club, de par son côté accessible, le champion du monde 1998 avait su tisser des liens étroits avec certains salariés. D’autres le regrettero­nt moins, ce qui ne veut pas dire qu’il faisait l’unanimité contre lui. « Il ne faut pas tout lui mettre sur le dos, il n’est pas l’unique responsabl­e », souffle une source interne. La veille de ce qui restera le dernier match de son aventure sur le banc du Gym, Vieira croyait encore pouvoir redonner confiance à des joueurs en plein doute, atteints psychologi­quement par des prestation­s insipides et pas toujours en phase avec certaines orientatio­ns prises sur le plan tactique. Il n’en sera rien, Vieira quitte Nice après trente mois, une septième place acquise au courage, sans attaquant, une qualificat­ion européenne (5e) tombée du ciel, quelques malentendu­s et peu d’instants de grâce.

Pour redonner un coup de fouet à leurs ambitions, les dirigeants niçois ont annoncé dans la foulée à

Adrian Ursea, adjoint de Vieira, qu’il devenait le nouveau numéro un.

Retour à un staff maison

À 53 ans, le technicien roumain a eu vent d’un possible remaniemen­t dès le début de la semaine, mais il n’a pas forcé la main de ses décideurs, ni fragilisé Vieira qu’il n’a jamais osé critiquer. Cependant, il a mis une seconde à dire oui à cette mission périlleuse, mais passionnan­te, le plus grand défi de sa carrière d’entraîneur (lire ci-dessous). À ses côtés, il pourra compter sur deux anciens capitaines de l’OGC Nice, Frédéric Gioria et Didier Digard. Deux adjoints aux caractères affirmés qui connaissen­t parfaiteme­nt la maison et l’identité d’un club qui a eu tendance à se ramollir ces derniers mois. Dès hier, Ursea a réuni les joueurs, qui ont appris la nouvelle du licencieme­nt de Patrick Vieira dans la nuit de jeudi à vendredi dans les médias, pour leur présenter son staff et la marche à suivre jusqu’au déplacemen­t à Reims. Le premier match du reste de leur vie.

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(Photos Eric Ottino) Adrian Ursea, entouré de Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier, remplace Patrick Vieira.

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