Les communistes veulent « instaurer un rapport de force pour pérenniser Cnim »
Une nouvelle fois, le Parti communiste français monte au créneau pour marquer son « soutien et sa solidarité » envers les salariés de Cnim et les syndicats mobilisés pour les défendre. L’inquiétude domine en effet au sein du groupe, première entreprise privée du Var (dont 1 200 des 2 600 emplois sont basés à La Seyne), qui connaît d’importantes difficultés financières depuis l’an dernier et la défaillance de l’un de ses partenaires britanniques.
Alors que le personnel attend avec fébrilité l’annonce de l’arrivée d’investisseurs (nos éditions précédentes), le PCF prend donc à nouveau position dans le dossier. « Déjà, précise Paul Huttl, secrétaire de la section PCF de l'Arsenal, on n’a pas pour ambition de remplacer les syndicats, mais de jouer notre rôle politique : parler des enjeux, des responsabilités, et faire des propositions. »
Les enjeux sont connus : la sauvegarde des emplois et des activités du groupe. Pour les responsabilités, le PCF estime qu’elles incombent à « la droite, les acteurs et défenseurs du marché capitaliste qui a conduit à cette situation, comme d’ailleurs dans toute l’industrie française. Cnim a basculé dans le rouge suite à un coup de bourse à Londres qui a fait plonger l’un de ses sous-traitants ; ce qui a coûté 100 millions au groupe français dont le titre a perdu 90 % de sa valeur en bourse. » Responsable aussi, poursuit Paul Huttl, : le p.d.g., M. Burgard, « impliqué dans la décision d’adosser Cnim à d’autres entreprises ; ce qui signifie vente à la découpe. »
« La Chine n’en a rien à faire de Cnim »
Au passage le PCF n’épargne pas les acteurs politiques locaux : « Hubert Falco, Nathalie Bicais ou Cécile Muschotti tentent de faire peur avec l’arrivée d’un investisseur chinois ; comme si M. Dimtrief, l’ancien p.-d.g., n’avait pas déjà externalisé l’activité industrielle et les emplois en Chine, au Maroc, en Pologne… » Du reste, estime Paul Huttl, « la Chine n’en a rien à faire de Cnim ; elle veut surtout récupérer les brevets et le savoirfaire ! »
Si le PCF intervient à nouveau, c’est, dit-il, « pour susciter un rassemblement citoyen, populaire, afin d’instaurer un rapport de force destiné à assurer la pérennité des emplois et des activités. Et ce, avec tous ceux qui veulent s’impliquer. C’est dans la bataille politique, syndicale et sociale que les choses avancent. » À ce titre, le parti soutient la pétition en ligne lancée en ce sens (1).
Enfin, puisqu’il est question de « souveraineté nationale » (avec les activités stratégiques de Cnim en matière d’armement et de nucléaire notamment), les communistes considèrent que l’État doit intervenir pour sauver le groupe, par le biais d’une « nationalisation partielle et d’un soutien bancaire », mais aussi avec « la créatio n d’un pôle public de l’industrie de défense avec Naval Group, Thalès et Safran. »
Par ailleurs, le PCF demande aussi la création d’« un comité de contrôle des fonds publics accordés aux entreprises de l’industrie et du grand commerce qui se gavent avant de licencier par milliers. »
1. Sur le site change.org, écrire « Cnim Var La Seyne » dans l’onglet de recherche.