Var-Matin (Grand Toulon)

Avocats, mangues : le projet exotique de Patrick Brocard

Après avoir vendu deux mille variétés de plantes, le pépiniéris­te du Palyvestre va consacrer près de deux hectares à la plantation d’avocats et mangues dans une optique de transmissi­on

- S. M.

Son père étant routier, Patrick Brocard doit sa passion à sa maman, qui travaillai­t dans l’horticultu­re. Il a commencé par la production de fleurs coupées sur 8 000 m2, jusqu’à ce que la vague de froid de janvier 1985... lui coupe l’herbe sous le pied. « J’ai perdu 250 000 godets de plants ,se souvient-il . Mais on a pu repartir au printemps suivant en plantant des boutures de plantes à massif, bégonia, sauge, oeillet, rosier d’Inde. » Aujourd’hui, la pépinière Brocard, située chemin du Palyvestre, est bien connue pour les plantes de haie, rosiers, oliviers, arbres fruitiers qu’elle vend en gros aux jardinerie­s, pépiniéris­tes et petits maraîchers. L’entreprise, qui emploie une vingtaine de salariés, est titulaire des contrats de fourniture de plants pour la métropole TPM et les villes d’Hyères, Fréjus, Cannes, Antibes, etc.

L’avocat, il pourrait en parler des heures

L’heure de la retraite ayant sonné après une quarantain­e d’années d’activité, Patrick Brocard veut transmettr­e la partie production à son fils Adrien. En février-mars 2021, il va consacrer près de deux hectares à la plantation d’avocats et mangues. L’avocat, il pourrait en parler des heures, distinguer les variétés importées d’Espagne, d’Israël et de Grèce, et les porte-greffe en provenance des États-Unis. « C’est le porte-greffe qui fait le prix de l’avocatier, de 25€ à45 L’avocatier est un arbre qui peut donner 25 à 30 kg de fruit par hectare après trois ans de pousse, si on s’en occupe bien avec de l’humus, de l’engrais, des oligo-éléments. Il adore l’arrosage en goutte-à-goutte mais déteste les remontées d’eau et les thrips, ces insectes qui font tomber les fleurs et réduit la production de fruits. »

« Des porte-greffe qui ne gèlent pas »

Pour sa plantation, Patrick Brocard a importé un millier de pieds de six variétés d’avocat : Reed, Pink Erton, Ettinger, Bacon, Fuerte et surtout Hass Maluma qui a sa préférence.

« J’ai l’exclusivit­é en France pour cette variété associée à un porte-greffe Duke 7, pour laquelle je suis soumis à un contrat de culture, dit-il. Cette combinaiso­n permet de sortir 30 % de fruits en plus même s’ils sont plus petits qu’un Hass classique, 450 g au lieu de 700 g. Ce sont les porte-greffe qui déterminen­t la résistance du plant. Ici à Hyères, il faut des porte-greffe qui ne gèlent pas. »

Si Patrick Brocard fait le choix de la production d’avocats et de mangues, c’est que le secteur est confidenti­el, la concurrenc­e faible localement. Tout l’inverse de la vente de plantes. « On a eu jusqu’à 2000 variétés de plantes. J’aime toujours ça, mais on ne sait jamais ce qu’on va vendre à l’avance ». Dans son projet exotique, il prévoit aussi de planter, en plus petite quantité : feijoa, kiwi jaune, goyave, mûre, noix de macadamia, jujube, grenade, carambole, papaye, anona, litchi, framboise, câpre, citronnell­e de Madagascar. Un tour du monde des saveurs.

 ?? (Photo Laurent Martinat) ?? Patrick Brocard prévoit de planter un millier de pieds d’avocats en pleine terre, sur son exploitati­on au Palyvestre. C’est son fils qui s’en occupera, le pépiniéris­te aspirant à la retraite.
(Photo Laurent Martinat) Patrick Brocard prévoit de planter un millier de pieds d’avocats en pleine terre, sur son exploitati­on au Palyvestre. C’est son fils qui s’en occupera, le pépiniéris­te aspirant à la retraite.

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