Le gouvernement veut en finir avec les rixes de bandes
L’exécutif entend lutter contre ce phénomène qui a endeuillé la région parisienne la semaine dernière. Un texte est attendu début mai.
Les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de l’Éducation se sont réunis hier pour décréter la mobilisation générale du gouvernement contre le phénomène des rixes entre jeunes, qui ont endeuillé la région parisienne dernièrement. « On pense tous à cet instant au sang de ces enfants tués pour rien au fond », a déclaré le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti à l’issue d’une visioconférence avec ses deux collègues, les préfets, procureurs et recteurs d’Ile-de-France. Ce rendez-vous avait été fixé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après la mort d’une collégienne et d’un collégien, de 14 ans, poignardés au cours de rixes différentes, dans l’Essonne les 22 et 23 février, avant le drame de Bondy vendredi.
Quelles réponses ?
Ce plan de lutte contre les bandes doit être adopté d’ici le 1er mai. Il prévoit notamment de recourir à des groupes locaux de traitement de la délinquance, sur le modèle de celui mis en place à Paris qui associe police, mairie et services éducatifs sous l’égide du parquet. Leur but sera de surveiller les réseaux sociaux via lesquels les jeunes peuvent se donner rendez-vous pour en découdre. La sécurité aux abords des écoles, le suivi de l’absentéisme scolaire et la médiation de quartiers doivent également être renforcés. Le garde des Sceaux a également mis en avant le nouveau Code de justice pénale des mineurs, qui entrera en vigueur le 30 septembre et vise à réduire les délais de jugement.
« On va passer de délais extrêmement longs où on voit des gamins de 16 ans qui sont jugés quand ils en ont 22 » à « une justice qui peut être rendue très très vite », a-t-il assuré. « Si on laisse filer et qu’aucune réponse n’intervient, on a un risque de réitération ».
Selon le ministère de l’Intérieur, 357 affrontements entre bandes ont été recensés en 2020 contre 288 en 2019, soit une hausse de près de 25 %, et trois personnes ont été tuées et 218 blessées lors des affrontements de l’an dernier.