DES «LOGEMENTS» POUR LES MARTINETS
Alors que le chantier de Montety bat son plein, le maître d’ouvrage a disposé cette semaine plusieurs nichoirs provisoires pour les martinets. L’idée est de permettre à l’oiseau migrateur de nicher à son retour d’Afrique, malgré les travaux.
C’est peu dire qu’à Toulon, il se sent comme chez lui. Avec près de 1 400 sites de nidification recensés, le martinet chanterait avec l’accent du sud qu’on ne serait pas surpris ! Et les pouvoirs publics s’en réjouissent : précurseur en région Paca, la ville pousse ainsi depuis 5 ans les acteurs du BTP à prendre en compte la présence éventuelle de l’oiseau migrateur dans leurs chantiers, qu’il s’agisse de nouvelles constructions ou de ravalements de façade.
Preuve en a encore été faite cette semaine à Montety, où plusieurs nichoirs provisoires de martinet ont été déplacés par l’entreprise GMC, à l’ouvrage sur le grand projet du secteur (voir par ailleurs). « Il y a quelques années, on avait recensé ici 105 nids, explique Katherine Dubourg, bénévole à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Aujourd’hui, la vieille cité qui les abritait a disparu et de gros travaux sont en cours. Avant que les nouveaux bâtiments ne sortent de terre, il a donc fallu s’adapter. »
nichoirs définitifs
Quarante-cinq nichoirs provisoires, en bois, avaient déjà été installés l’an dernier sur le site. Non sans succès d’ailleurs, puisque, de retour d’Afrique, les martinets y étaient effectivement venus nicher malgré les nuisances, ayant gardé les lieux en mémoire. Avec l’avancement du chantier, quelques nichoirs ont cette fois dû être déplacés d’une façade à une autre. Un ou deux diffuseurs de cris vont aussi être installés pour attirer les reproducteurs sur les murs qu’ils n’ont pas ou peu utilisés l’an dernier. Et ce n’est pas fini.
« Quand les hôtels et bureaux seront livrés – on l’espère au printemps 2022 – on posera 70 nichoirs définitifs en béton de bois, poursuit Frédéric Jean, directeur de programmes pour l’entreprise Édouard Denis, maître d’ouvrage du projet de Montety. Pour nous, ce n’est pas très compliqué, le coût n’est pas non plus prohibitif et on est fier d’assurer la continuité d’une espèce protégée. » Comme à Chalucet ou à Font Pré, le martinet bénéficiera de logements flambant neufs. Contactés, les volatiles toulonnais n’ont toutefois pas répondu à notre enquête de satisfaction. Mais gageons que leur présence à Montety, dans un gros mois maintenant, suffira à montrer leur approbation !