Baptiste Serin livre la recette du succès toulonnais face au Racing P
Transfiguré par le retour de sa charnière, le RCT a su trouver des solutions pour préserver sa 6e place. Mais le staff va devoir encore bricoler à Lyon. Quel lapin va-t-il, cette fois, sortir de son chapeau ?
Soulagement pour les uns, satisfaction pour les autres et sentiments mêlés pour la plupart des supporters toulonnais. La victoire acquise samedi soir de haute lutte face au Racing a fait un bien fou au RCT. Alors qu’il aurait pu vraiment marquer le pas en cas de défaite et se présenter dans quinze jours à Lyon en victime idéale, le RCT a préservé toutes ses chances de rester dans le Top 6, quoiqu’il advienne dans le Rhône. Mieux encore, même si c’est a minima, le collectif toulonnais a tenu et atteint son objectif malgré les difficultés du moment. Après avoir vu samedi combien l’équipe pouvait être à nouveau performante en récupérant simplement une partie de ses cadres, on peut à nouveau rêver d’une fin de saison, au complet, en boulet de canon.
Rebondir collectivement
Homme clé de ce match ô combien important, Baptiste Serin, dont les prises d’initiative et l’entente avec Louis Carbonel ont fait des merveilles, revient sur le contexte actuel : « Je suis content parce que la semaine passée devant ma télé, j’ai été très très frustré par la défaite de l’équipe. Nous avions à coeur de rebondir collectivement. C’est chose faite. Ce n’était pas facile, tout n’était pas parfait loin de là, mais on affrontait une équipe du Racing au complet ». Il poursuit : « Je suis heureux, car notre équipe était très jeune.
Quand certains ont regardé celle du Racing, je pense qu’ils se sont posé quelques questions. Donc l’objectif était de leur remonter le moral, de faire croire à tout le monde que nous étions capables de battre ce Racing. »
Tout à la fois patron et détonateur de l’attaque varoise, le demi de mêlée international, qui n’avait plus porté le maillot du RCT depuis un mois et demi, évoque la méthode retenue pour parvenir à ses fins : « Avec Louis (Carbonel), on savait qu’on n’avait pas les porteurs de ballons habituels pour gagner la ligne d’avantage sur du jeu après le 9 et après le 10. C’est pour cela que nous avons voulu occuper le terrain et être le plus présent possible en défense. Cela devait aussi nous permettre de nous jauger sur l’état d’esprit, car il fallait le retrouver après une défaite à la maison contre Bayonne. Je pense qu’on a bien géré ça quand même. » Il y a des soirs où seule la victoire peut être belle. Et celui-là en était assurément. À défaut d’avoir assuré le spectacle face à une équipe venue pour imposer son jeu, et armée pour le faire, les
Toulonnais ont assuré le match, ce qui était beaucoup plus important.
Le visage de vrais Toulonnais
Même Serin, pourtant attiré par les espaces et le grand large, en convenait : « C’est une période qu’il faut passer du mieux possible. Il ne faut pas se cacher derrière le nombre d’absents mais, je crois que Toulon est l’équipe la plus pénalisée par l’équipe de France. Entre les blessés, la Covid et les internationaux Français et les autres… aujourd’hui il manquait encore 17 mecs encore. C’est énorme ! ». Faire simple, se resserrer, et montrer le visage de vrais Toulonnais, voilà la recette à la base de cette victoire de la solidarité. Mais il fallait en plus se montrer disciplinés, réalistes et pragmatiques, ce qu’ont réussi les Varois grâce notamment à l’excellence de Louis Carbonel dans l’exercice des tirs au but (lire ci-dessous).
Cela n’a bien sûr été possible que « parce que tout le monde a joué le jeu », s’est empressé de tempérer Patrice Collazo.
Lyon en ligne de mire
Un manager certes heureux et satisfait par la tournure des événements mais déjà tourné vers le déplacement à Lyon où l’attend encore un doublon : « À un moment donné, on ne peut pas bricoler indéfiniment. Ça marche un temps, on enfume un peu comme ça, on fait de la magie. Mais il y a aussi la réalité du terrain ». Le coach est déjà à la recherche de nouveaux lapins. Cette fois, il devra faire sans Serin, Gros, Villière, Ollivon et R. Taofifenua. Mais Louis Carbonel, relâché par Fabien Galthié sera bien là et peut-être même Parisse, Etzebeth et Toeava... Sans préjuger du sprint final qui sera forcément relevé, le plus dur est peut-être passé... Raison de plus pour que les joueurs, très éprouvés, savourent maintenant quelques jours de vacances.