Var-Matin (Grand Toulon)

Un an après l’annonce de la pandémie, l’OMS se défend

Des hauts responsabl­es de l’Organisati­on mondiale de la santé se sont défendus hier d’avoir sonné l’alarme trop tard, en ne désignant le nouveau fléau comme une pandémie que le 11 mars 2020

-

Le mot utilisé par le patron de l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, il y a un an presque jour pour jour au cours d’une conférence de presse a frappé les esprits et suscité une prise de conscience sur les dangers de la Covid-19.

Un choc que n’avait pas réussi à provoquer le Dr Tedros quand il avait décrété l’urgence de santé publique d’importance internatio­nale le 30 janvier. La formule, bien qu’elle soit le plus haut niveau d’alerte possible, était trop technique pour le grand public. Hier, le directeur chargé des questions d’urgence sanitaire à l’OMS, Michael Ryan, a expliqué en conférence de presse qu’il comprenait parfaiteme­nt que le grand public n’ait pas nécessaire­ment réagi à la déclaratio­n d’urgence le 30 janvier, mais il a souligné que les pays auraient dû réagir car ils connaissai­ent la significat­ion de l’alerte.

« Oui, peut-être que nous devrions crier plus fort, mais peut-être que certaines personnes ont besoin d’appareils auditifs », a lancé, sur un ton énervé, Michael Ryan, accusant certains pays, sans les nommer, d’avoir fait la sourde oreille aux premières alertes de l’OMS. Le chef de l’OMS a aussi accusé certains pays d’avoir trop tardé à agir, et a relevé que l’urgence sanitaire avait été déclarée le 30 janvier alors qu’il y avait en dehors de la Chine moins de 100 cas et aucun décès.

« L’une des choses que nous devons encore comprendre est pourquoi certains pays ont réagi à ces avertissem­ents, alors que d’autres ont été plus lents à réagir », a-t-il dit.

« De notre mieux »

Environ 2,6 millions de personnes sont mortes de la Covid-19 dans le monde depuis fin décembre 2019.

Ces derniers mois, l’OMS a été accusée, en particulie­r par l’administra­tion de l’ancien président américain Donald Trump, d’avoir lancé l’alerte trop tard et d’avoir notamment trop tergiversé avant de qualifier la situation de pandémie.

Une accusation que l’organisati­on basée à Genève a une fois de plus rejetée hier dans la journée.

« Nous avons fait de notre mieux pour informer chaque jour sur la situation en cours. Informer le monde sur ce que l’on savait de ce virus, sur les dangers de ce virus, et nous avons dit dès le début que c’était un virus dangereux, et que les systèmes devaient être activés » , a déclaré Maria Van Kerkhove, la responsabl­e technique à l’OMS de la lutte contre la Covid-19.

« Nous avons ensuite agi, nous avons mis sur pied un plan complet de préparatio­n et de réponse qui a été publié quatre jours après l’urgence de santé publique d’importance internatio­nale », a-t-elle ajouté.

Le chef de l’OMS a lui aussi insisté sur le fait qu’au cours des jours et des semaines qui ont suivi la déclaratio­n de l’urgence sanitaire, le 30 janvier, l’organisati­on a continué de « tirer la sonnette d’alarme » en donnant des « stratégies, des conseils et des outils » aux pays pour se préparer à prévenir, détecter et combattre ce qui était alors un nouveau virus. Il a également relevé que dès le 5 février, les plus hauts dirigeants de l’OMS, le Dr Tedros y compris, ont conduit des conférence­s de presse quotidienn­es.

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Un an après l’annonce de pandémie, l’Organisati­on mondiale de la santé s’est défendue d’avoir alerté, au plus tôt, sur les dangers du nouveau coronaviru­s.
(Photo Philippe Arnassan) Un an après l’annonce de pandémie, l’Organisati­on mondiale de la santé s’est défendue d’avoir alerté, au plus tôt, sur les dangers du nouveau coronaviru­s.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France