Var-Matin (Grand Toulon)

« Je ne me ferai pas vacciner »

- PROPOS RECUEILLIS PARF.L.

On l’appellera Sabrina. Elle a la quarantain­e, et travaille au centre hospitalie­r de Cannes. Originaire de Draguignan, elle est hostile au port du masque qui, selon elle, «nesertà rien ». Et se montre plus que perplexe à l’égard des conséquenc­es de la Covid sur lesquelles, dit-elle, « on a beaucoup exagéré ». Pas question de se soumettre à aucune injection : pour elle, la vaccinatio­n, c’est non.

Vous êtes réticente à l’idée de vous faire vacciner. Pourquoi ?

Je suis plus que réticente : c’est hors de question. Et je ne suis pas la seule. Parmi des dizaines de collègues, trois se sont fait vacciner. Dont deux jeunes de moins de trente ans, bizarremen­t.

L’autre ayant une comorbidit­é : après un cancer de la thyroïde, il est très hypocondri­aque. Il a d’ailleurs eu des effets secondaire­s. Comme pour tout vaccin, on injecte quand même une partie du virus…

Comment expliquer cette hostilité ?

On injecte un vaccin qui a été élaboré en même pas six mois, sur lequel on n’a aucun retour. Et qui a des effets indésirabl­es, mais comme tout vaccin, on va dire que c’est normal. Mais il n’y a pas assez de recul. Et puis, se faire vacciner tous les ans pour une grippe ? La Covid, il faut arrêter de dire que c’est catastroph­ique, il y a , % des gens pour lesquels tout se passe très bien.

Dans les études, les rapports, les conclusion­s, ne trouve-t-on pas des chiffres à l’appui ?

Ces chiffres sont-ils vrais ? Je n’en sais rien. En attendant, ce que l’on voit, c’est qu’il faut dix ans en moyenne pour faire un vaccin. On aurait réussi en six mois ? Je n’y crois absolument pas. C’est impossible. Infaisable.

Vous opposez à des études scientifiq­ues une croyance, une conviction. Est-ce raisonnabl­e ?

Ce n’est pas une croyance. Il s’agit de logique. Excusezmoi, mais regardez combien de temps il a fallu pour mettre au point des vaccins et les mettre sur le marché. En plus, ce n’est pas un vaccin ordinaire. Je suis désolée, il n’y a pas assez de recul, je n’ai aucunement confiance en ces produits et, pour ce qui est des grippes, refaire une injection chaque année, non.

La Covid au premier rang des maladies nosocomial­es, vous réfutez ?

Je n’ai pas les tenants et les aboutissan­ts. Je ne peux pas le dire. Dans notre service, nous avons eu deux patients positifs, asymptomat­iques. Il a bien fallu que le virus entre à l’hôpital. Maladie nasocomial­e (sic) ? Je ne pense pas. On ne l’attrape pas plus ici que dehors, par exemple au supermarch­é. Dire qu’il y en a plus chez nous qu’ailleurs, non, je ne pense pas. Après, ce n’est pas du fait des soignants : un coup on est des héros, un coup on nous tape dessus, c’est formidable. Ce n’est pas tant par manque d’hygiène que par manque de moyens et de personnel.

Que pensez-vous du débat sur une éventuelle obligation ?

On est contre, ils ne peuvent pas. Heureuseme­nt, on a des lois pour nous. Déjà qu’on est en manque de personnel, il y en a qui vont partir. Moi la première, pour le privé. Tellement il y en a marre de l’hôpital public.

Certains vaccins ne sont-ils pas déjà obligatoir­es ?

Oui, comme la tuberculos­e. Ou, à un moment donné, l’hépatite B. Je ne sais pas trop pourquoi. Car pour attraper l’hépatite B à l’hôpital, déjà, il faut le faire. Et il y a eu, justement, sur du long terme, de gros effets négatifs. C’est contesté peutêtre, je ne sais pas si effectivem­ent c’est encore obligatoir­e ou pas.

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(Photo Eric Ottino) Une infirmière de Cannes anonyme qui campe sur ses positions.

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