« Protéger mes patients âgés »
« Je suis infirmière libérale et j’ai 50 ans J’étais donc dans la cible, et même dans la première vague des ciblés ». Pourtant, Caroline Festin, de Cagnes-sur-Mer, infirmière à domicile âgée de 50 ans, n’a reçu sa première injection d’Astra Zeneca que samedi, chez son médecin traitant, et non à l’hôpital le 3 février, comme cela avait été envisagé avant que le rendez-vous pris ne soit repoussé.
« Mes patients ne comprenaient d’ailleurs pas pourquoi ils étaient vaccinés avant moi ».
Être vaccinée, c’était pour elle une évidence. Un devoir moral, « pour donner à mes patients toutes les chances de les protéger. Je ne veux pas porter la responsabilité d’avoir transmis le virus » .Il y a plusieurs semaines, « mon fils de 13 ans a été testé positif. Il a tout de suite pensé : “Comment va faire maman avec ses patients qui sont si vieux”. On l’a isolé dans une pièce, on lui passait les plateaux ».
« Un problème d’information »
Aucun autre membre de cette famille de six n’a été contaminé. « Mais j’ai eu très peur. Je faisais encore plus attention. J’en ai vidé, des flacons de gel hydroalcoolique. Je les accroche au pantalon pour en avoir toujours sur moi ».
« Se faire vacciner c’est la seule façon de s’en sortir. Sans le vaccin, on n’y arrivera pas ». La réticence de certains soignants à l’idée de se faire vacciner, «je pense que ça vient d’un problème d’information. On entend tout puis son contraire. Moi-même, je ne voulais pas de l’AstraZenaca. J’aurais préféré le Pfizer. Mais je n’ai pas eu le choix. On disait que l’AstraZeneca n’était pas aussi efficace que les autres vaccins, notamment chez les plus de 65 ans. Cela a été démenti ensuite mais les gens sont restés là-dessus. Pourquoi ne pas attendre d’être sûr avant de diffuser une information ? » Faut-il obliger les soignants à se faire vacciner ? Caroline Festin ne le pense pas. « Mais en libéral, on n’a pas le choix. Car si je suis malade et que je dois m’arrêter de travailler plusieurs jours, je ne gagne plus rien. Travailler en établissement est très difficile, je le sais, mais si les indemnités des personnels réticents au vaccin étaient suspendues pendant leur absence, peutêtre réfléchiraient-ils autrement ».