« C’était ce qu’il se faisait de mieux »
Avant d’être adjoint d’Hubert Falco à la culture, Yann Tainguy a connu une brillante carrière d’officier dans la Marine nationale. Ce vice-amiral d’escadre a ainsi occupé la fonction de préfet maritime de la Méditerranée de 2009 à 2013. Avant cela, il avait aussi commandé la frégate antiaérienne Jean Bart, de 2000 à 2002, expérience qui l’a marqué.
Le Jean Bart qui revient de son ultime mission, ça vous émeut ?
Je suis bien malheureux de le voir disparaître. Je n’en garde que des bons souvenirs, même si l’équipage ou les liens qu’on peut créer à bord comptent davantage que la ferraille. Et puis le Jean Bart avait vécu.
C’était un bon navire ? Technologiquement, parmi les bâtiments de l’époque, c’était ce qu’il se faisait de mieux en matière de défense aérienne. Il fallait juste faire attention car c’était un bateau sensible qui, chargé, prenait de la gîte assez vite quand il y avait du vent.
On imagine que ce n’était pas le grand confort à bord…
Sa conception remonte aux années , alors forcément… Avec marins à bord, beaucoup de matériel, on était un peu serré. Mais, dans ce caslà, c’est rarement le commandant le plus à plaindre !
Quels souvenirs marquants gardezvous de vos missions à bord du Jean Bart ?
Les commandements sont des moments forts dans la vie d’un marin. Pour ma part, c’était mon troisième. Le plus gros, le plus complexe. Je me souviens notamment que nous avions accompagné la première sortie du Charles-de-Gaulle. Le porteavions avait alors cassé une hélice aux Antilles. C’était une traversée de longue durée mouvementée…
Vous avez aussi pas mal navigué du côté du golfe Persique et de l’océan Indien…
Tout à fait. Nous avions notamment participé à la mission Héraclès, toujours aux côtés du porte-avions, pour soutenir les opérations de l’OTAN en Afghanistan. C’était chaud, mais intéressant.