Sans toit mais avec la richesse des voyages et des expériences
Il a le visage doux et souriant, Rémi. À Hyères depuis trois ans, avec sa chienne Boussole, il fait la manche devant le Tabac de la gare, avenue Gambetta, et joue du didgeridoo, un instrument de musique australien.
« Actuellement, un généreux restaurateur hyérois me prête un local sans eau ni électricité, mais où je peux laisser mes affaires et dormir à l’abri. Avant de pouvoir disposer de ce lieu, je faisais environ 30 kilomètres par jour avec mon sac à dos de 30 kilos ! Pour me doucher, je vais rue de Verdun à l’association En chemin, où je peux aussi faire ma lessive, ou chez des amis », résume Rémi.
Sans toit, il n’en est pas pour autant riche de voyages, de rencontres et d’expériences. Originaire de Nantes, – un père légionnaire, violent ; une mère qui quitte le domicile familial –, il connaît vite les familles d’accueil. Il travaille jeune : à la ferme d’abord, puis comme apprenti dans une entreprise d’espaces verts avant de passer un BEP de paysagiste. Il multiplie les petits boulots.
Le goût de la nature et des voyages
à côté de ça, il aime la nature et les animaux, pratique l’aïkido pour se défendre, mais aussi parce que cet art martial « fait partie de sa vie, que tout est harmonieux et fluide » mais aussi le qi gong et la méditation. À Besançon, il a le bonheur de rencontrer Nathalie, chirurgien-dentiste, avec qui il se fiance. Attirés tous les deux par les soins alternatifs et par les plantes, ils partent en Amérique du sud en 2006. « Nous sommes allés au Pérou, en Équateur, en Bolivie, jusqu’en Argentine, nous avons rencontré beaucoup de chamans qui nous ont initiés aux soins par les plantes pendant huit mois », se souvient Rémi.
À son retour en France, après leur séparation, il prend la route en 2007 et fait du woofing. Il sillonne presque toute la France, se pose à Bordeaux, dans les Pyrénées. « À Angoulême, j’ai rencontré Marc Vella, le pianiste nomade. Je devais travailler quelques jours chez lui et au final, je suis resté un an, je lui ai créé un jardin en permaculture sur un petit terrain plat », précise Rémi qui espère de l’aide pour une vie meilleure. Son projet est de pouvoir s’installer dans un studio et de trouver du travail. Disponible, il est multi-tâches. tEn attendant il a besoin d’un petit réchaud à gaz, de bougies, rasoirs, nourriture pour lui et sa chienne...