L’étrange mail reçu par des députés, dont Ciotti
Une cinquantaine de députés, de tous bords, ont reçu un courriel curieux et menaçant samedi. Richard Ferrand a saisi la justice.
L «a mort ou tchitchi » : l’étrange et menaçant intitulé du mail reçu, ce week-end, par une cinquantaine de députés. Des parlementaires de tous bords : Républicains, Insoumis, Communistes, Macronistes et Frontistes...
« En fait, ce mail a été envoyé à tous ceux dont le nom de famille commence parunCouunM» , dévoile Éric Ciotti, le député LR de la 1re circonscription des Alpes-Maritimes qui a donc été destinataire, samedi matin, de ce courriel, comme Alexis Corbière (LFI) ou André Chassaigne (PCF) ou encore Sébastien Chenu (RN), par exemple. Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale a immédiatement signalé les faits à la justice en application de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Des clichés, dont celui d’un égorgement
« La démarche a l’air plus farfelue que réellement dangereuse », souffle Éric Ciotti. « Mais, bon, on ne sait jamais », ajoute-t-il.
Dans ce courrier électronique, seulement des clichés, aucun texte. «Ilya la photo de Jacqueline Maquet [ex-socialiste, aujourd’hui députée LREM, ndlr], la photo d’un égorgement et celle de ce qui semble être un prédicateur et a priori un imam », détaille le député azuréen. Éric Ciotti poursuit : « Et ensuite, il y a la une de Charlie Hebdo “A qui le tour ?” et puis des pancartes “Je suis Charlie” ».
Le chef des Républicains dans le département insiste : « C’est certainement un dingue, il n’y a aucune logique et pas de revendication. »
Des menaces et des insultes, les élus en reçoivent régulièrement. « Surtout sur les réseaux sociaux », explique le député des Alpes-Maritimes. Quand il s’agit d’insultes, il laisse couler. « Lorsqu’il s’agit de menaces, je les transmets systématiquement au procureur de la République de Nice », indique-t-il. « Et la plupart du temps, c’est lié à mes prises de position sur l’islamisme, le port du voile ou la laïcité »,
éclaire Éric Ciotti.
En avril 2019, par exemple, il avait transmis à la justice une série de messages particulièrement violents, en lien, notamment avec l’affaire Geneviève Legay, cette militante d’Attac, grièvement blessée par une charge de police lors d’une manifestation des « gilets jaunes » à Nice en mars 2019. L’élu Les Républicains avait apporté son soutien aux forces de l’ordre.