Var-Matin (Grand Toulon)

Plusieurs questions autour de « l’empreinte » militaire

- P. P.

Sans réponse à leurs questions, les victimes et leurs familles vont mener leur propre enquête et envisager un autre scénario et se confronter à un mur : l’Armée.

Et si un missile perdu par un bâtiment militaire croisant dans la rade de Toulon était venu se loger dans la Maison des têtes ? Le scénario paraît fantasque. Impossible. Et pourtant un faisceau d’indices aiguille vers cette piste balayée d’un revers de la main par les magistrats. Des témoins, dans les environs, de l’hôtel de ville indiquent, en ce  février , avoir entendu un « sifflement dans le ciel ». D’autres parlent « d’éclair lumineux ». Un survivant, extrait des tonnes de décombres plusieurs heures après l’explosion, décrit «unflash gigantesqu­e » qui l’éblouit.

On apprend notamment la présence d’un hélicoptèr­e militaire, ce  février, en survol aux environs du Faron pour une prise de photograph­ies. Au moment de l’explosion, il se déplace immédiatem­ent sur le site et des clichés auraient été pris. Mais où sont-ils ? Autre curiosité, des photograph­es de la Marine nationale ont aussi photograph­ié cette catastroph­e civile. Pourquoi ? La Marine nationale répondra à Max Clanet avoir communiqué les images pour l’enquête. Aucune n’apparaît dans le dossier pénal.

L’USS Austin quitte la rade le jour de l’explosion

Un élément troublant suscite aussi des interrogat­ions comme la présence de nombreux bâtiments militaires au large de la ville-préfecture. Rien d’étonnant dans le périmètre de la principale base navale française. Autour du porte-avions Foch se déroule d’ailleurs du  au  février en Méditerran­ée l’opération Phinia.

Parmi les forces engagées se trouve un bâtiment américain, l’USS Austin (LPD-). Il a pris position dans le port toulonnais le er février . Il s’agit d’un transport de chalands de débarqueme­nt capable d’embarquer des véhicules d’infanterie (chars de combats, véhicules de transport de troupes, véhicules amphibies...) et il possède, par ailleurs, un pont d’envol réservé à des hélicoptèr­es de transport.

Le bâtiment est également armé de canons de défense antiaérien­ne qui peut être en calibre moyen pouvant tirer un obus équipé d’une fusée de proximité, le Mark .

Étrange coïncidenc­e pour des proches du dossier, l’USS Austin, comme le révèle sa feuille de route disponible sur le site National History and Héritage Command, le navire a quitté le secteur le  février , le jour du drame, pour prendre la direction d’Israël.

Il est également évoqué la proximité du Centre d’essais de la Méditerran­ée de l’île du Levant. Véridique ou pas, ces hypothèses perdurent avec le temps face au silence de l’Armée. Pour lever ces doutes basés sur des éléments qui demeurent factuels, les famille des victimes se sont mobilisées en  pour espérer obtenir la levée du Secret Défense.

Face à la Grande Muette, ils se sont heurtés à un silence pesant. Un silence qu’ils espèrent un jour briser en consultant des archives de l’État.

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