Var-Matin (Grand Toulon)

GROS L’INCONTOURN­ABLE

Le pilier gauche internatio­nal de 21 ans, Jean-Baptiste Gros, s’inscrit dans la durée au RCT avec un nouveau contrat jusqu’en 2025. Il explique les raisons de cette prolongati­on.

- PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE MICHELIER

Le pilier gauche de  ans a prolongé son contrat au RCT jusqu’en . Jean-Baptiste Gros s’inscrit dans la durée à Toulon, où il se sent pleinement épanoui. Avant d’affronter les Anglais avec les Bleus, demain dans le Tournoi, il se confie.

Après la victoire avec le RCT face au Racing, Jean-Baptiste Gros s’est envolé vers l’équipe de France afin de préparer la rencontre du Tournoi des six nations face à l’Angleterre – contre qui il sera remplaçant demain. Depuis Marcoussis « où il fait beau pour une fois, il faut en profiter ! », « Jibé » évoque sa prolongati­on jusqu’en 2025 au RCT et son jeune parcours déjà très riche au haut niveau.

Vous venez de prolonger au RCT pour quatre saisons. Quel est votre sentiment ?

C’était très important pour moi de rester ici et de me projeter sur le long terme. J’ai envie de dire que c’était même une évidence de prolonger au RCT. Je ne voulais pas partir. Je me sens très bien ici. Le club est top.

Dans votre jeune carrière, vous étiez pour la première fois en fin d’engagement. Comment avezvous vécu ces derniers mois, avec cette incertitud­e qui pouvait planer sur votre avenir ?

J’ai essayé de ne pas me prendre la tête. Mon but était de continuer à faire mes matches, sans trop y penser, et de laisser les choses se faire, calmement, en attendant de trouver un arrangemen­t afin que je puisse rester là dans la durée et dans de bonnes conditions.

Dans ces cas-là, vous laissez la main à votre agent ?

J’essaie de rester en retrait, je pense que mon agent est meilleur en négociatio­ns que moi (rires) .Je le laisse gérer et je me concentre sur le rugby.

Avez-vous été contacté par d’autres clubs ? Eh bien ! non. Ça s’est fait assez naturellem­ent avec Toulon. Je n’avais pas envie de partir, je ne cherchais pas ailleurs. Je voulais continuer ma route au RCT.

En dehors du rugby, qu’est-ce qui fait que vous vous sentiez bien à Toulon pour vous inscrire dans la durée ?

Le cadre est idéal ici. Il n’y a rien à dire ! Il fait soleil tous les jours, tu es en tee-shirt été comme hiver, il y a des endroits magnifique­s partout. J’ai trouvé un équilibre personnel et profession­nel.

Depuis vos jeunes années, vous êtes annoncé comme un futur grand, encore plus avec les titres de champion du monde U. Comment avez-vous pris cette pression ?

Je n’ai jamais trop accordé d’importance à tout cela. Ce que nous avons vécu jeunes, ce sont de super moments, maintenant il faut aller de l’avant. Ce sont des sélections, des titres, mais dans les catégories de jeunes.

À  ans, vous êtes titulaire dans un grand club comme Toulon. Vous êtes dans le groupe France. Comment percevez-vous cela quand vous prenez un peu de recul ?

Ça va super vite ! C’est même un peu bizarre. Je ne m’attendais pas à cela, que ça aille si rapidement. C’est super, je suis très content d’être là, mais je vais continuer à travailler, ça paie toujours.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris votre première sélection ?

Je n’y croyais pas du tout. Quand j’ai appris la nouvelle, je me suis dit : “ah OK, d’accord !” Je ne m’y attendais vraiment pas, mais j’étais heureux. C’était un match avec beaucoup de supporters (victoire - au pays de Galles, le  février ). Débuter là-bas, c’était exceptionn­el. La préparatio­n de la semaine me reste en tête également. J’ai eu la chance de beaucoup jouer sur cette rencontre ( minutes). C’était un grand moment.

À ce moment-là, vous revoyez un peu tout votre parcours depuis vos débuts du côté du Tarascon ? J’ai débuté vers l’âge de  ans. Ça a commencé à l’école, puis on m’a proposé d’aller essayer en club. J’y suis allé et là, ça se passe bien, l’ambiance est au top avec les copains, on rigole bien. Ça me permet aussi de me défouler. Quand j’étais plus jeune, j’avais vraiment besoin de ça. À cet âgelà, je joue un peu partout. J’ai même évolué un peu derrière ! Mais j’ai basculé assez rapidement devant. Ce sport est devenu une passion.

Vous partez ensuite du côté d’Aix-en-Provence. Est-ce à ce moment-là que vous prenez conscience que vous pouvez faire de cette passion un métier ? Non, pas encore. Cela pouvait exister dans un coin de ma tête, mais c’était juste un rêve que je ne pensais pas pouvoir réaliser. Le profession­nalisme, c’était un autre monde pour moi. Je ne pensais pas pouvoir atteindre ce niveau-là.

Après Aix, vous arrivez à Toulon (en Crabos). La légende raconte que c’est Louis Carbonel qui vous fait venir…

Ça a un peu joué, oui. Après, j’ai quand même pris ma décision tout seul, il ne m’a pas mis le couteau sous la gorge pour que je vienne (rires). J’avais envie de changer d’air aussi.

Que représenta­it le RCT pour vous à cette époque ?

En jouant à Aix, c’était un peu le rival dans les équipes de jeunes, d’autant plus qu’on se côtoyait aussi toute la semaine au lycée. Concernant le club, on voyait toutes les stars qui pouvaient jouer pour le RCT, forcément ça interpelle.

Vous étiez du genre à avoir des idoles ?

Pas vraiment, non. Mais à Toulon, j’ai eu la chance d’apprendre aux côtés de très grands piliers comme Xavier Chiocci, Seb Tao, Flo Fresia, Laurent Delboulbès… Puis dans les opposition­s, s’entraîner face à des Levan Chilachava, Marcel Van der Merwe… ça m’a permis de gagner rapidement en expérience.

Aujourd’hui, votre manager est un ancien pilier. Que vous apporte Patrice Collazo ?

Déjà, c’est lui qui m’a fait débuter au haut niveau en me faisant confiance sur une saison entière. Ensuite, il m’a appris comment mieux gérer mes matches, mes efforts.

Depuis vos débuts en Top , vous n’avez reçu qu’un seul carton jaune. En dépit de votre jeune âge, vous ne tombez pas dans les pièges, notamment en mêlée…

La discipline est un facteur important dans le rugby aujourd’hui. Je ne sais pas trop expliquer pourquoi je ne suis pas plus pénalisé. Il faut éviter de tomber dans les pièges face à des joueurs parfois plus expériment­és. Mais j’ai eu des périodes assez compliquée­s. Même si je ne prenais pas de carton, mes débuts ont été assez durs. Les entraîneme­nts étaient aussi difficiles au début, mais j’ai pu engranger de l’expérience pour arriver en match un peu plus préparé.

Vous avez alors mesuré l’écart entre les équipes de jeunes et le monde pro ?

Le gap est conséquent, surtout à des postes d’avants. C’est compliqué quand on arrive. Il faut parvenir à s’acclimater et progresser rapidement.

‘‘ J’ai trouvé un équilibre personnel et profession­nel”

Vous êtes actuelleme­nt avec l’équipe de France, comment vivez-vous ces périodes où vous jonglez entre sélection et club ? Un peu comme tout, j’essaie de ne pas me prendre la tête. Quand un match est fini, il faut basculer. Je suis content de faire les deux. Tant que je joue, je suis heureux. Après, quand on voit les copains du club batailler, on se sent impuissant devant la télévision. Mais ça ne veut pas pour autant dire que l’on aurait été meilleur à leur place.

Vous sortez d’une période de blessure (fracture du pouce) comment vivez-vous ces moments-là ?

Ce sont de petites blessures un peu chiantes sans être trop graves non plus. Mais être arrêté, hors du terrain, c’est frustrant. Il faut essayer de mettre à profit ces moments-là pour se régénérer, pour récupérer et revenir au top.

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(Photo Valérie le Parc) Jean-Baptiste Gros (ici face au Racing ).
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