DESCENTE DE POLICE
Le Département perquisitionné cette semaine Un rebondissement dans l’affaire des repas d’Hubert Falco
Le siège du conseil départemental du Var, à Toulon, a fait l’objet d’une perquisition, ce mardi 9 mars, dans le cadre d’une enquête préliminaire dont est saisie la police judiciaire de Marseille. L’information a été confirmée par le parquet de Marseille et la collectivité territoriale, contactés par Var-matin.
Cette perquisition, qui s’est déroulée en présence de la directrice générale des services du conseil départemental, s’inscrit dans un contexte d’accusations de « détournements de fonds publics », suivies d’une plainte pour « dénonciation calomnieuse ».
Des déjeuners à la cafétéria
« Cette perquisition fait suite, à notre connaissance, à une plainte pour diffamation déposée par Hubert Falco, ancien président du conseil général, à l’encontre de [Mme M.], un agent du Département », fait savoir la collectivité.
Selon cette fonctionnaire territoriale et syndicaliste, à l’origine des accusations, Hubert Falco, ancien président du conseil général, avait bénéficié de repas indus aux frais du Département entre 2002 et 2018.
Le maire de Toulon avait l’habitude de déjeuner à la cafétéria destinée aux agents territoriaux, en qualité, soutient-il, de président de l’Entraide des anciens élus du conseil départemental. « Hubert Falco n’est pas spécialement connu pour ses penchants gastronomiques ou sa consommation d’alcool, s’indigne son avocat, Me Thierry Fradet. Chacun sait qu’il s’agit d’un bourreau de travail qui mange en 10 minutes au milieu du personnel plutôt que dans des salons dorés .»
« Nous sommes satisfaits »
Le maire de Toulon avait riposté avec une plainte pour « dénonciation calomnieuse » en octobre 2019. « Nous avons appris avec satisfaction qu’une perquisition avait eu lieu suite à [cette] plainte, commente Me Thierry Fradet. Notre plainte vise des faits d’une extrême gravité puisqu’il s’agit d’un montage frauduleux visant mon client à quelques mois de l’élection municipale .»
L’avocat marseillais de la fonctionnaire, Me Jorge Mendes-Constant, estime au contraire que « l’enquête pour calomnie ne pourra advenir qu’une fois la plainte pour détournement de fonds publics serait classée. Ce qui ne me semble pas être le cas ». Et de conclure : « On ne peut être que satisfait quand la justice avance .»
Ce vendredi soir, le parquet de Marseille n’avait donné aucune précision quant aux saisies réalisées à Toulon, et aux avancées de l’enquête.