Et l’Eurydice sombra au large du cap Camarat
Le 3 mars 1970, l’Eurydice reste amarré à une bouée devant le port de Saint-Tropez. L’équipage, à terre, profite d’une pause bien méritée. Le lendemain, au petit jour, ce bâtiment de la série des « Daphné » reprend la mer vers son ultime destination.
La veille, il réalisait encore des exercices de lutte anti-sousmarine au Sud et à l’Est de Toulon, son port d’attache. En raison d’une météo exécrable, les essais sont stoppés. Le sous-marin trouve refuge dans le Golfe. Escale inattendue et réjouissante pour les matelots qui se détendent dans la chaleureuse cité corsaire. « Les dernières cartes postales que les familles ont reçues sont parties de Saint-Tropez », raconte François Romano, président de l’Amicale des anciens marins et marins anciens combattants (l’Aamac).
Le jour du drame, le vaisseau effectue un exercice de plongée. 7 h 12 : l’avion engagé pour l’exercice et l’Eur ydice sont prêts. Le submersible amorce sa plongée. 7 h 13 : dernier signal. À 7 h 23, l’avion se retrouve à la position prévue pour le contact radio. Il n’y en aura jamais. L’alerte est enclenchée dans les minutes qui suivent. Les opérations de recherche débutent, de nombreux bâtiments sont dépêchés, depuis Toulon notamment.
Vers 13 h, des aéronefs aperçoivent une tache de combustible. Puis, les premiers débris. Un deuxième indice confortera définitivement l’hypothèse tragique : un signal sismologique enregistré à 7 h 28, privilégiant une très forte explosion. Le mystère demeure encore aujourd’hui sur les causes de ce naufrage. « L’enquête s’orientera rapidement vers les navires présents à proximité de la zone où naviguait l’Eurydice. Ils ont découvert des rayures, mais ils n’ont jamais rien pu prouver », relève François Romano. Une semaine plus tard, la Marine française reçoit l’appui d’un engin de recherche spécialisé de la Marine américaine, le Mizar. Celui-ci repère les débris du sous-marin fin mars. Le submersible gît à 1 000 mètres de profondeur, à huit milles marins (environ 15 km) du cap Camarat.