Var-Matin (Grand Toulon)

LAVIE EN ROSE?

Freiné par la Covid, le XV de France renoue avec la compétitio­n aujourd’hui. Au menu, un Crunch. Idéal pour repartir de l’avant et effacer les affres des dernières semaines.

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Vainqueurs en Italie et en Irlande, les Bleus doivent s’imposer aujourd’hui ( h ) en Angleterre pour continuer d’avancer et de rêver à un grand Chelem. Ils devront être costauds : le XV de France n’a plus gagné à Twickenham depuis .

L’épisode des contaminat­ions à la Covid-19 ayant touché douze joueurs et quatre membres de l’encadremen­t, dont le sélectionn­eur Fabien Galthié, a créé des remous. Entre soupçons d’entorse au protocole sanitaire et report du duel contre l’Ecosse... Mais finalement blanchie dans cette affaire, la sélection française retrouve le terrain avec un match « charnière », comme l’a souligné l’arrière Brice Dulin.

Toujours un exploit de gagner à Londre

Un immense défi après la balade en Italie (50-10) et la performanc­e en Irlande (1513). Car les Bleus n’ont plus gagné à Londres depuis août 2007 et un match de préparatio­n à la Coupe du monde.

Dans le Tournoi, il faut remonter à 2005. L’ouvreur Matthieu Jalibert, préféré à Romain Ntamack (de retour de blessure), n’avait pas encore fêté ses sept ans quand la sélection dirigée alors par Bernard Laporte, actuel président de la Fédération française de rugby (FFR), s’était imposée de justesse (18-17) à Twickenham. Sans inscrire un essai, mais portée par la botte de Dimitri Yachvili, auteur de tous les points français.

Gagner à Londres relève toujours de l’exploit, même si les tenants du titre et finalistes du Mondial-2019 traversent une mauvaise passe. Battus deux fois en trois matches, Owen Farrell et ses partenaire­s ont chuté à domicile face à l’Ecosse (11-6), une première depuis 1983, et vécu un cauchemar à Cardiff (40-24).

Sans Le Roux

Ils n’ont dominé que la modeste sélection italienne (4118) à Twickenham et sans la manière. Cristallis­ant ainsi les critiques autour de leur sélectionn­eur australien Eddie Jones, pourtant encensé il y a moins de deux ans lorsqu’il avait guidé le

XV de la Rose en finale mondiale.

« Les Anglais ont eu un début de Tournoi difficile donc ils vont vouloir faire un gros match contre nous et on s’attend à une grosse bagarre, surtout à Twickenham dans leur stade. On n’a pas gagné là-bas depuis 16 ans. À chaque fois, ce sont des matches très durs à jouer avec beaucoup de combat », a expliqué le pilier gauche Cyril Baille. L’Angleterre, blessée dans son orgueil, ne se privera pas de ruiner le rêve de premier Grand Chelem depuis 2010 de Galthié et ses ouailles. La France, de son côté, suscite des interrogat­ions après l’affaire du cluster. Sept joueurs guéris du virus seront sur le terrain au coup d’envoi et n’ont pas joué depuis le succès à Dublin, le 14 février : Dulin, le capitaine et troisième ligne Charles Ollivon, le demi de mêlée Antoine Dupont, toute la première ligne composée de Baille, du talonneur Julien Marchand et du pilier droit Mohamed Haouas, et enfin le deuxième ligne Romain Taofifenua, qui remplace Bernard Le Roux, blessé. Ces forces vives risquent de manquer de rythme, mais l’entraîneur de la défense, l’Anglais Shaun Edwards, a trouvé les Bleus « assez affûtés » mercredi après un entraîneme­nt « à balles réelles ».

Souvenir d’automne

L’absence de Le Roux, le plus féroce défenseur français et plaqueur inépuisabl­e, pourrait aussi peser. Pour s’adapter à l’intense bataille physique à venir, l’encadremen­t tricolore a placé six avants (Gros, Aldegheri, Chat, Jelonch, Woki, Cazeaux) sur le banc pour deux arrières seulement (Serin, Ntamack). La polyvalenc­e de Jalibert, capable de reculer à l’arrière, de Ntamack, apte à jouer au centre, et de Fickou, qui peut glisser à l’aile, offre des alternativ­es. Le retour de blessure du trois-quarts centre Virimi Vakatawa apportera une touche de créativité supplément­aire en attaque. Une bonne chose car l’effet de surprise ne fonctionne­ra plus devant l’Angleterre, battue (24-17) l’an dernier au Stade de France, puis passée tout près d’une nouvelle défaite (22-19 a.p.) début décembre, à Twickenham, face à une équipe de France bis en finale de la Coupe d’automne des nations. Une prestation qui suscite de l’espoir.

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(Photo AFP) Les Bleus et Ollivon visent une victoire historique à Twickenham pour ce match « charnière ».

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