Owen Farrell, indispensable tête à claques anglaise
Le capitaine et maître à jouer du XV de la Rose, Owen Farrell, incarne les problèmes actuels de l’Angleterre. Et cristallise les critiques. Mais il reste essentiel au moment d’affronter les Bleus dans le Tournoi des six nations.
Les tenants du titre anglais, surpris par l’Écosse (-) puis croqués par le pays de Galles (-), ne sont pas au mieux. À l’image donc d’Owen Farrell, le XV de la Rose semble avoir flétri depuis la finale de la Coupe du monde , perdue face à l’Afrique du Sud.
Pourtant pas un bleu
Depuis, les Anglais ont en effet peiné à retrouver des couleurs. Les hommes d’Eddie Jones ont certes remporté le Tournoi (à la différence de points) puis la Coupe d’automne des nations (en prolongations face à une équipe de France bis) mais Owen Farrell n’apparaît plus vraiment comme le guide capable de sortir la Rose de l’ornière.
À ans et capes avec l’Angleterre, plus quatre avec les Lions britanniques et irlandais, l’ouvreur n’est pourtant pas un bleu. Mais ses performances récentes ont poussé certains anciens joueurs à réclamer des changements. La légende Lawrence Dallaglio ( sélections) a ainsi estimé que Farrell « n’était pas la bonne personne pour être capitaine de l’Angleterre ».
L’ombre de Farrell
« Léthargique et indiscipliné » lors du succès devant l’Italie, pour l’excapitaine gallois Gwyn Jones, Farrell « est sur le fil du rasoir », selon Matt Dawson, le demi de mêlée champion du monde en ( sélections).
L’ancien sélectionneur Clive Woodward a, lui, affirmé que le XV de la Rose était « miné par des pénalités bon marché et un club douillet (composé) de joueurs indéboulonnables », dont Maro Itoje, Billy Vunipola et, surtout, Owen Farrell. Car Farrell, aussi arrogant que brillant, a perdu de sa superbe et son efficacité dans le jeu au pied s’en ressent : ses quatre pénalités ratées, en finale de la Coupe d’automne des nations en décembre, ont d’ailleurs failli coûter la victoire aux Anglais. Dans le Tournoi , l’ouvreur passé au centre est, certes, le meilleur réalisateur avec points mais il a connu des ratés qu’on ne lui connaissait pas (deux pénalités contre l’Italie, une pénalité et une transformation contre le pays de Galles).
Au point que le cap symbolique des points inscrits avec l’Angleterre, qu’il a atteint face au pays de Galles fin février, est passé quasi inaperçu.