Anthony Ammirati, l’envolée physique
Il tutoie les cimes des pins du Creps de Boulouris à Saint-Raphaël
(1) dans la grisaille d’une fin d’hiver. Sous l’objectif de notre photographe, l’image semble d’autant plus frappante. Anthony Ammirati vole. En mode Peter Pan à la recherche de son ombre ? Non. Pas de soleil en vue de toute façon. Le perchiste de l’Entente du Pays de Fayence athlétisme (EPF) répète ses gammes. Barre après barre, en quête du geste juste. Avec des perches fournies par Valentin Lavillenie (2), une de ses idoles, il se perfectionne au sein du pôle espoirs athlétisme. En première année juniors, à 17 ans, le Fayençois a été sacré champion de France indoor de saut à la perche de sa catégorie en février à Miramas. Pour y parvenir, il a franchi 5,18 mètres et son record s’élève à 5,30 mètres.
« Des qualités de pied exceptionnelles »
« Il s’agit déjà des minima pour les qualifications aux championnats d’Europe juniors, indique son entraîneur Gérard Vialette, directeur technique de l’Entente du Pays de Fayence athlétisme (EPF) et intervenant au pôle espoirs athlétisme du Creps. Et je ne doute absolument pas qu’il va passer les 5,40 mètres [qualificatifs pour les championnats du monde juniors, ndlr], voire les 5,50 mètres, dès cet été. » Cette spécialité qu’il adore, Anthony l’a notamment connue grâce à Mallaury Sautereau. Cette autre perchiste fayençoise, également passée entre les mains de Gérard Vialette, avait participé aux championnats du monde cadets d’athlétisme en 2013 en Ukraine.
« Pour performer dans cette discipline, il faut être rapide et aimer les sensations fortes en alliant la puissance et la souplesse. Mentalement, cela demande aussi de la folie. On ne doit pas trop penser aux conséquences », analyse Anthony Ammirati. Pourtant, le Varois garde la tête sur les épaules et ne manque pas d’atouts. « Il possède de grosses aptitudes physiques et des qualités de pied exceptionnelles , affirme son entraîneur. Et il a une énorme envie d’accéder au très haut niveau. Parfois, son perfectionnisme peut l’amener à s’enfermer. Il arrive que je sois obligé de le faire sortir de cette bulle pour lui dire : “Continue à jouer.” Même dans les sphères qu’il veut atteindre, il doit toujours y avoir une part de jeu. D’autant que sur les compétitions, il demeure très bon. Mais dans certaines situations à l’entraînement, il peut s’améliorer sur l’adaptabilité. » Cinquième mondial de sa catégorie, Anthony vise un podium européen en juillet en Estonie et espère aussi briller aux championnats du monde au Kenya en août. Et, dans un coin de sa tête, les JO 2024 en France résonnent déjà peut-être un peu.
1. Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (un des 17 du territoire français).
2. Le frère de Renaud a terminé 2e du championnat d’Europe indoor de Torun en Pologne derrière le Suédois Armand Duplantis dimanche dernier.