Maxime Moitié-Charnois, la force à l’état brut
« Maxime ! Mets-toi directement dans le retourné. Là, tu sautes en deux temps », tempête l’entraîneur après un saut à la perche raté d’un de ses poulains. Les mains dans le dos, l’oeil plissé, rien n’échappe à Gérard Vialette, directeur technique de l’Entente du Pays de Fayence athlétisme (EPF) et intervenant au pôle espoirs athlétisme du Creps de Boulouris. À l’entraînement, sur la piste de Saint-Raphaël, le Fayençois Maxime-Moitié Charnois écoute et enregistre les remarques. Le saut suivant n’a rien à voir : « Voilà, là tu me fais plaisir ! »
« Une grande polyvalence »
À 16 ans, l’athlète de l’EPF a remporté le titre de champion de France cadets en salle d’heptathlon (1), en février à Miramas. Avec, à la clé, son record de points : 5 154. « Cette discipline demande de grosses qualités physiques et mentales. Il faut à la fois être complet et constant dans la performance », estime l’externe au Creps de
Boulouris, actuellement en classe de première au lycée raphaëlois Antoine-de-SaintExupéry. Maxime, arrivé en septembre 2020 au pôle espoirs, espère pouvoir vivre un jour de l’athlétisme et rêve, comme beaucoup de sportifs de haut niveau, de représenter la France lors d’une olympiade. En 2024, à la maison, peut-être ? « C’est encore un peu court je pense », glisse-t-il humblement. Pourtant, l’adolescent ne manque pas de qualités. « Maxime possède une grande polyvalence. Il est bon partout et il peut se révéler excellent tant sur les haies, que sur le saut en hauteur, voire à la perche », explique son entraîneur.
« Apprendre à se relâcher »
Même si, de temps en temps, certains de ses atouts lui jouent des tours. « C’est un peu la force brute. Il doit encore apprendre à se relâcher car cela peut le perturber dans la réalisation du geste technique. Il veut tellement mettre d’intensité dans ce qu’il entreprend... Mais il est fort dans le sens littéral du terme. Parfois, il m’impressionne vraiment », poursuit-il. Mais Maxime Moitié-Charnois, qui a grandi à Montauroux, le sait. Sérieux, il travaille avec détermination pendant environ une douzaine d’heures par semaine et se donne les moyens de progresser. « Ici, tous les gamins du groupe du pôle bossent. Et Maxime, comme les autres, ne s’échappe pas. Ils savent que si l’on fonctionne uniquement sur ses qualités, cela ne suffit pas au très haut niveau. » Prochain objectif de la saison pour le Fayençois : devenir champion de France cadets de l’heptathlon cet été en extérieur. Pour résumer, voilà « un diamant qu’il faut continuer de polir », dixit Gérard Vialette.
1. Les disciplines en salle : 60 m, saut en longueur, lancer de poids, saut en hauteur, 60 m haies, saut à la perche et 1 000 m.