« J’ai le corps, t’es garé où ? » : un jeu qui dérape
Dans les Alpes-Maritimes, deux mineures ont semé la panique et mobilisé les gendarmes en envoyant des SMS inquiétants à des inconnus en pleine nuit, pour relever un défi sur le réseau TikTok
Deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. C’est ce que risquent deux adolescentes de 15 et 17 ans après une mauvaise blague. Les deux jeunes filles, habitant les Alpes-Maritimes, l’une âgée de 15 ans et l’autre de 17 ans, ne se connaissent pas. Mais ont une passion commune : le réseau social TikTok.
Une appli qui sert à partager de courtes vidéos dans lesquelles les utilisateurs dansent, font du play-back, participent à des challenges ou réalisent des sketchs humoristiques.
Toutes deux ont décidé, il y a quelques jours, de relever un défi lancé sur la plateforme.
La règle ? Envoyer une série de SMS à des numéros inconnus, choisis au hasard : « J’ai le corps, t’es garé où ? », « C’est moi, tu joues à quoi ? » « Mais t’es sérieux, je le mets où le corps maintenant ? », « tTétais censé attendre sur le parking, t’abuses », « Devant l’appart de mon ex, t’as oublié ? »
Le but ? Faire des captures écran des réponses... et les partager sur TikTok.
Si les demoiselles espéraient amuser les internautes et gagner quelques abonnés, c’est finalement face aux gendarmes qu’elles ont dû s’expliquer !
Leur jeu dangereux n’a en effet pas déclenché les réactions escomptées...
Les gendarmes débarquent à heures du matin
Alors que la jeune fille de Mandelieu commence à envoyer ses messages aux alentours de 23 heures, un peu partout en France, les destinataires, inquiets, alertent les centres opérationnels de secours. Rapidement prévenus, les gendarmes, via des réquisitions téléphoniques, retrouvent l’origine de ces angoissants messages. Et foncent au domicile de la demoiselle à 4 heures du matin pour s’assurer qu’aucun cadavre ne s’y trouve... Douche froide pour l’adolescente dépassée par les événements, qui reconnaît avoir participé à ce challenge sans en mesurer les conséquences. Loin d’avoir un profil de délinquante, elle est pourtant convoquée dans la foulée à la gendarmerie, accompagnée de ses parents. Scénario à peu près similaire au Rouret, où les gendarmes de la compagnie de Grasse ont également dû intervenir en pleine nuit pour les mêmes raisons.
Les deux jeunes filles devront répondre de « divulgation d’information fausse ou de sinistre de nature à provoquer l’intervention des secours » en avril devant un juge pour enfant.
« Ce phénomène déclenche des moyens et mobilise des équipes qui ont bien d’autres missions à effectuer dans le contexte actuel », rappelle la gendarmerie.