Romain Taofifenua dans la lumière
Si la déception était légitime et générale chez les Bleus au coup de sifflet final, l’abattement n’était surtout pas de circonstance. Car, au-delà de la défaite, cruelle, ce match a aussi apporté son lot de satisfactions. Parmi elles, la rentrée très intéressante du deuxième ligne toulonnais, Romain Taofifenua, habitué à finir les matches et cette fois appelé à le commencer à la place de Bernard Le Roux.
Très costaud en défense
Associé à Willemse, le géant wallisien finalement préféré à Cyril Cazeaux par Fabien Galthié pour son leadership et sa densité physique, a très vite rassuré ceux qui pouvaient regretter l’absence du « sécateur » francilien.
Une fois n’est pas coutume, Romain qui se complet habituellement dans les tâches obscures, a même pris beaucoup de lumière à Twickenham hier après-midi, saisissant à bras-le-corps la chance qui lui était offerte. Très costaud en défense où il a multiplié les plaquages (17 en moins d’1 heure de jeu) et même quelques arrêts-buffet, « grand Tao » comme on l’appelle à
Toulon pour le différencier de son frère Sébastien, a également confirmé qu’il disposait d’une belle palette technique. Particulièrement fine pour un joueur aussi imposant physiquement (2m, 133 kg).
Mieux qu’un simple « finisher »
On l’a ainsi vu assurer des relais parfaits dans la ligne d’attaque (15e) et même réaliser une somptueuse « passe-poignet » à la 27e. Mais c’est en défense qu’il s’est surtout montré déterminant en grattant aussi deux ballons au sol très important (30e et 46e). Remplacé par Cyril Cazeaux à la 58e, Romain a quitté le terrain alors que les Bleus menaient encore 20-16. C’est bien sûr une piètre consolation. En revanche, après 21 sélections (7 titularisations seulement depuis 2012), Taofifenua (30 ans) a démontré hier qu’il maîtrisait parfaitement son art et valait mieux qu’un simple finisher.