Var-Matin (Grand Toulon)

Le chiffre

- ROMAIN LARONCHE

Il y a encore quelques semaines, Guillaume Martin ne savait pas s’il allait pouvoir accrocher un dossard au départ de Paris-Nice. Victime de douleurs récurrente­s au genou à partir de la mi-décembre, le leader de la Cofidis a ensuite enchaîné avec une chute, fin janvier, lors d’un stage de l’équipe en Sierra Nevada, qui lui a causé des douleurs aux côtes et un hématome au genou gauche. Le Normand de 27 ans avait dû repousser sa rentrée, qu’il a finalement effectuée, fin février, aux Boucles Drôme-Ardèche (16e et 18e). Malgré ce retard, hier dans l’ascension de La Colmiane, il a été le dernier Tricolore à pouvoir accompagne­r le groupe des favoris, ne cédant que dans le dernier kilomètre, pour finalement lâcher 15 secondes sur la ligne. « Les sensations étaient pas mal, mais pas exceptionn­elles non plus. Sinon, ça aurait été la victoire et aujourd’hui je n’avais pas les jambes pour ça », réagissait-il après avoir remercié les suiveurs qui avaient attendu qu’il satisfasse son contrôle anti-dopage. « Une nouvelle fois, Roglic était trop fort ou moi pas assez et j’ai dû me satisfaire d’un accessit. Je ne suis pas au top de ma forme, mais je n’oublie pas qu’il y a quelques semaines je pouvais à peine faire du vélo ».

« J’espère rivaliser avec Roglic »

Un mois et demi plus tard, il rejoue déjà les premiers rôles. Alors, cette première grande ascension de sa saison lui laissait davantage d’espoirs que de regrets. « Après mes problèmes de santé, c’est très satisfaisa­nt d’être à ce niveau de forme là, mais j’espère avoir encore une marge de progressio­n pour pourquoi pas rivaliser avec Primoz Roglic au Tour du Pays Basque (5-10 avril), mon prochain gros objectif. J’ai su le faire par le passé. Sur une journée, l’ambition est de pouvoir le refaire ». Troisième de l’arrivée à Chiroubles, capable de placer une accélérati­on dans l’emballage final à Biot vendredi et septième hier, le troisième du dernier Dauphiné monte clairement en puissance. Mais pour cette dernière journée nerveuse dans l’arrière-pays niçois, il devra certaineme­nt davantage regarder dans le rétroviseu­r pour conserver son rang. En effet, Kruijswijk pointe à une seconde, Haig à quatre, alors qu’Hamilton, le sixième, le devance de 32 secondes. « Je n’ai pas encore regardé les classement­s, mais je n’imagine pas de grands bouleverse­ments au général avec cette dernière étape. J’aurais préféré que ça soit plus dur. Pour le coup, Christophe (Laporte) a une très belle carte à jouer, on sera concentré sur lui ». Le meilleur Français de cette course au soleil pourra en tout cas compter sur un gros collectif de la Cofidis, qui n’a pas hésité à prendre la course en mains hier dans la montée vers La Colmiane, notamment en lançant les offensives avec Simon Geschke. « Ça fait quelques années que Cofidis n’a pas été acteur de la

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Comme le nombre de places gagnées au général hier par Guillaume Martin, passé de la e à la e place.

course comme ça, savourait Martin. C’est très plaisant. On a enchaîné les “top 10” sur les étapes, Anthony (Perez) aété omniprésen­t, Christophe (Laporte) est en super forme et Simon (Gescke) monte en puissance, il apporte beaucoup (arrivé à l’intersaiso­n de CCC) . Je ne sais pas ce que ça donne de l’extérieur, mais de l’intérieur, on a un collectif fort ».

Pour embellir un peu plus cette semaine, il ne manque plus qu’une victoire d’étape. Ça tombe bien, le Varois Christophe Laporte, qui rêve d’un premier succès en World Tour, partira avec l’étiquette de favori du jour.

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