Les horticulteurs varois se remettent en selle
Durement touchée par la crise sanitaire, la filière a des atouts pour remonter la pente. Si les indemnisations lui ont permis de passer un cap difficile, la situation reste fragile
L’extraordinaire capacité des professionnels de l’horticulture à rebondir a de quoi mettre du baume au coeur tout autant que la solidarité dont ils ont bénéficié. En mars 2020, en pleine période de production d’anémones et de renoncules et aux prémices de la saison de la pivoine, le marché aux fleurs s’est arrêté du jour au lendemain à cause du confinement, alors que les plantes en pots étaient sacrifiées également par la fermeture des commerces non essentiels. Immédiatement, les élus de la chambre d’agriculture du Var (CA 83) ont alerté les pouvoirs publics pendant que les techniciens se mettaient au travail pour aider les exploitants en difficulté à monter les dossiers.
« Les fleurs et les plantes apportent du plaisir »
La filière a ainsi bénéficié d’aides de la Région, en deux temps. « On était très alarmiste au départ », rappelle François Drouzy, directeur adjoint de la CA 83. « On est parti sur des données succinctes qui correspondaient à la situation économique de début avril suite aux blocages sévères de la commercialisation », ajoute Marc Hofmann, chef de projet du service horticulture ornementale, qui a accompagné les professionnels au plus près. Résultat, quatorze dossiers d’horticulteurs ont été retenus, selon les premiers critères d’éligibilité restreints à la fleur coupée. Parmi eux, dix exploitants varois qui, pour 293 426 euros de pertes, ont bénéficié de 79 756 euros d’aide, soit 71 % de l’enveloppe régionale allouée. Dans un second temps, de nouveaux critères ont permis d’englober les pépiniéristes et producteurs de plantes en pots. Là encore les dossiers varois étaient majoritaires : Sur ce second volet, soixante-seize horticulteurs du département ont obtenu 620 425 euros du conseil régional en compensation de 3,29 millions de pertes.
« On a fait des analyses. Beaucoup sont de petites exploitations familiales. Ce qu’ils perdent c’est le fruit de leur travail, leur revenu, c’est du reste à vivre en moins. Cette aide est financièrement et psychologiquement importante », souligne Jean-Claude Véga, président de Phila-Flor et d’Hyères Hortipole.
Un an plus tard, tout le monde ou presque s’est remis en ordre de marche. Moins de dix entreprises, qui étaient déjà fragilisées, ont jeté l’éponge. La saison bat son plein dans les serres et les champs, et la filière regarde vers l’avenir. « Les gens ne vont plus au restaurant, au théâtre, les fleurs et les plantes leur apportent du plaisir dans les maisons et jardins, relève M. Véga. Elles sont vivantes et périssables, elles doivent faire partie des produits essentiels ».