Var-Matin (Grand Toulon)

Jean-Marie Ollivier : «Ona besoin des fêtes des plantes »

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Producteur de plantes en pots à Ollioules, Jean-Marie Ollivier est résilient depuis qu’il a embrassé ce métier. « Lorsque je me suis installé dans les années quatre-vingt, deux mois après le terrain était totalement inondé sous un mètre d’eau ». Il s’est relevé, comme il l’a fait après une année 2020 catastroph­ique. « Je réalise l’essentiel de mon chiffre d’affaires en avril et mai. L’an dernier j’avais produit plus parce que j’étais dans une bonne dynamique, j’ai jeté énormément de plantes. ».

Les aides lui ont permis de passer ce cap : 1 500 euros par mois pendant trois mois de la part de l’État et 10 000 euros de subvention de la Région, mais il a aussi fait un prêt de 20 000 euros qu’il faudra rembourser. Il ne demande pourtant qu’une chose : vivre de son travail. « Heureuseme­nt que j’avais un peu de trésorerie pour manger. Je ne sais pas comment font les gens pour ne pas se révolter. Les aides et les crédits ça les calme. Mais nous interdire de travailler, c’est atroce. Les trois premières semaines du confinemen­t, j’en étais malade ».

Vente au détail

Dans sa pépinière, il bichonne sa production : « Je ne suis pas maniaque mais mes plantes sont bien soignées, dit-il, avec un brin de fierté. Elles commencent sous serres puis je les sors pour qu’elles soient fortes, qu’elles résistent mieux au froid. Et je les fais pousser le plus naturellem­ent possible, avec le minimum d’engrais chimiques ».

L’horticulte­ur comptait se relancer ce printemps. Vivaces, géraniums, pivoines, iris, il est revenu aux volumes de 2019 pour ne pas trop en faire. Comme il ne commercial­ise rien en gros, mais tout au détail, à raison de quatre à cinq production­s en grande quantité et quelques autres plus diversifié­es, il compte sur les marchés et fêtes printanièr­es pour écouler sa production en direct.

Un tiers des ventes se font sur l’exploitati­on, et deux tiers sur les foires aux plantes. On en a besoin, c’est vital pour notre activité. Alors merci aux maires de Toulon, Sanary et Fréjus qui ont déjà annulé celles de l’édition 2021 », dit-il avec ironie. À moins que ce soit de la colère ? « C’est en plein air, il suffit de s’organiser pour gérer le flux des visiteurs. Alors je suis en attente, j’ai fait mon boulot, j’ai produit. J’attends. Psychologi­quement c’est difficile, si on nous reconfine au mois d’avril, je perdrai 50 % de mon chiffre d’affaires ».

À 57 ans, il se considère comme « le dernier des Mohicans » tout simplement parce que « le marché a été capté par les jardinerie­s. Moi, je suis une exploitati­on familiale, je travaille avec ma femme Nathalie. Je compte sur les foires aux plantes pour avoir une activité économique normale et gagner ma vie, pas pour demander des aides ».

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(Photo Laurent Martinat) « Je ne suis pas maniaque mais mes plantes sont très bien soignées », souligne Jean-Marie Ollivier.

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