Les restanques du Canebas ressuscitées
Une vingtaine de bénévoles participe à la restauration de ces restanques, qui font partie du patrimoine agricole local. Le travail est encadré par un spécialiste
Édifiées il y a un peu plus d’un siècle, fruit d’un travail humain considérable destiné à rendre cultivables des espaces autrefois couverts de forêts, les restanques sont inscrites dans le patrimoine agricole carqueirannais. Trop souvent abandonnées ou malmenées par l’urbanisme, leur remise en état est un vrai défi que certains n’ont pourtant pas hésité à relever.
Pour remettre en culture une parcelle en friches depuis plus de trente ans, deux agriculteurs, Jean-Bernard Simian et Dominique Bardin, ont sollicité un professionnel de la construction des murs en pierre sèche, Lois Ginoul.
« Transmettre l’expérience »
Auteur de nombreux livres sur le sujet, ce spécialiste anime un stage de rénovation auquel participe une quinzaine de bénévoles de l’association L’instant partagé : « Mon objectif est de transmettre l’expérience, le savoir-faire, le rôle drainant des restanques, la gestion de l’espace qui favorise les écoulements et permet une infiltration de l’eau...» Utilisant uniquement des matériaux locaux, sa technique permet, précise-t-il, « à la terre de retrouver sa vocation première, à savoir nourrir les populations ». Capucine Pauchet (association Capoupacap) et d’autres passionnés comme Claude Galand (Les Chaufourniers carqueirannais) ont participé à cette belle opération.
Ils ont apporté un certain savoir-faire mais aussi beaucoup appris. « Symboles de l’adaptation de l’homme à son milieu et permettant d’augmenter la surface de sol cultivable en limitant son érosion, les conséquences de leur disparition peuvent être graves : disparition de la terre fertile, glissements de terrain. Pour remettre les terres en culture, il faut remettre les restanques en état », conclut Dominique Bardin. Elle remarque avec plaisir un intérêt transgénérationnel et mixte lors de cet atelier et espère que cette action pédagogique donnera envie de préserver ces témoignages du passé « pour que ce patrimoine historique, ces paysages et ces traditions restent accessibles aux générations futures ».