Confinés volontaires dans une grotte en Ariège !
Cette intrigante expérience a débuté hier et doit durer quarante jours. Quinze volontaires veulent étudier « les capacités d’adaptation de l’individu en milieu hostile ».
Un an après le premier confinement, quinze femmes et hommes de 27 à 50 ans vont vivre pendant quarante jours dans une grotte en Ariège sans notion du temps, une expérience à visée scientifique.
L’objectif ? Étudier les capacités d’adaptation de l’être humain à la perte de repères spatio-temporels, une question soulevée notamment avec la crise sanitaire, explique Christian Clot, le chef de mission.
« Dans un contexte extrême, avec un nouveau mode de vie, nous ne savions visiblement pas bien, en tant que groupe, comment répondre aux impacts provoqués par ces changements », fait le constat, en septembre 2020, cet explorateur et fondateur du Human Adaptation Institute.
Sans montre ni téléphone
C’est ainsi que va naître le projet Deep Time, qui a débuté hier à 20h. Sans montre, téléphone ni lumière naturelle, ces sept hommes, sept femmes et Christian Clot lui-même, devront aussi s’habituer aux douze degrés et 95 % d’humidité de la grotte de Lombrives, générer leur électricité par un système de pédalo et puiser l’eau dont ils ont besoin à 45 mètres de profondeur. Ils seront munis de capteurs permettant à une dizaine de scientifiques de les suivre depuis la surface. Les quatorze volontaires -- joaillière, médecin anesthésiste, agent de sécurité ou cordiste -- originaires des quatre coins de la France, participent au projet bénévolement, sans aucune indemnisation. Arnaud Burel, un biologiste de 29 ans, a accepté de participer à la mission « pour goûter à cette vie hors du temps, impossible à l’extérieur avec nos ordinateurs et téléphones portables qui nous rappellent sans cesse nos rendez-vous et obligations », dit-il.
Dans la grotte, l’une des plus grandes d’Europe, « trois espaces de vie séparés ont été aménagés : un pour dormir, un pour vivre et un pour réaliser des études sur la topographie du lieu, la faune et la flore notamment », a expliqué hier Christian Clot, quelques heures avant de rejoindre la grotte située à Ussat, à quelques kilomètres de Tarascon.