Laporte, ça ne veut pas
Le Varois a encore pris la deuxième place au sprint, battu par Cort Nielsen. Le sprinteur de la Cofidis est toujours à la recherche de son premier succès sur le World Tour
‘‘ J’échangerais bien toutes mes places d’honneur contre une victoire. ”
Le scénario de la course semblait fait pour lui. Une grosse échappée reprise par le tempo fou du peloton qui voulait éliminer Roglic, les meilleurs sprinteurs (Bennett, Pedersen, Démare...) déjà éliminés, Guillaume Martin qui sautait sur toutes les tentatives d’échappées. Christophe Laporte n’avait plus qu’à conclure. Mais, comme vendredi à Biot, le Varois a terminé deuxième de l’étape, cette fois battu par Magnus Cort Nielsen.
Un sprint qui laissait énormément de regrets au Farlédois, qui filait directement à son bus.
Il faut dire que le coureur de 28 ans collectionne 18 succès depuis 2015 (14 en France), mais court toujours après une première victoire sur le World Tour. Est-ce psychologique ? « Ce n’est pas un problème de niveau », estime d’emblée Laurent Jalabert, double vainqueur du maillot vert sur le Tour et consultant pour France Télévisions. « C’est un garçon qui a passé un cap et a la gagne dans les jambes, mais aujourd’hui (hier) il a vraiment loupé le coche. Il lance son sprint aux 50m. Il est passé deux fois sur cette ligne, on voyait bien qu’il fallait passer le virage en tête. Dans la roue de Cort Nielsen, il ne faut pas attendre. Dès que la courbe est prise, il fallait qu’il y aille. Je n’ai pas compris, il temporise. Il n’y a pas assez cru. Il le voyait peut-être trop gros et il est passé à côté. C’est dommage car ça aurait pu être un élément déclencheur. Quand t’en gagnes une, ça s’enquille ».
Ce sprint, Laporte a dû le refaire des dizaines de fois dans sa tête. Un peu plus tard, une fois les émotions retombées, l’ancien du VS Hyérois partageait la même analyse que l’ancien sélectionneur de l’équipe de France. «Ace niveau-là, les victoires ne tombent pas toutes seules, il faut prendre ses responsabilités. L’équipe a roulé, avait confiance en moi, donc ce qui prime, c’est la déception. Cela fait deux fois que je fais deuxième. La première (vendredi à Biot) ,jen’aipas fait d’erreur, Roglic était juste plus fort. Là, j’ai des regrets. L’équipe a fait un super travail, j’étais devant dans les trois derniers kilomètres, mais je me suis fait un peu enfermer. J’étais dans la roue de Cort Nielsen, mais à aucun moment je n’ai pu lancer mon sprint...»
Après une deuxième place sur le Tour de France 2018 (battu par Démare), Laporte ajoute deux places de premier battu sur une course World Tour... « J’échangerais bien toutes mes places d’honneur contre une victoire. J’ai envie de gagner. Quand on a les jambes, il faut en profiter. »
Les bonnes jambes, le Varois les a assurément, lui qui a déjà scoré sur Bessèges en février. Ça tombe bien, il entre dans le mois le plus important de sa saison avec l’enchaînement Milan-Sanremo (samedi), puis les classiques flandriennes. «Jevais rentrer chez moi, voir ma femme, mon fils et demain
(aujourd’hui) ce sera passé. Je vais me concentrer sur la suite, car il y a énormément de belles courses...»
De belles résolutions.