Var-Matin (Grand Toulon)

« Ferrari doit viser haut »

Marqué par la brutale baisse de régime de la Scuderia en 2020, Charles Leclerc espère qu’il aura les moyens de corriger le tir cette saison. Le Monégasque veut revoir les podiums !

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Ses réponses fusent aussi vite que les virages d’un tour qualif’ enfilés comme les perles d’un collier. À Maranello, ce mardi après-midi, Charles Leclerc vient d’en finir avec un énième briefing préparatoi­re, à mi-chemin entre essais hivernaux et Grand Prix d’ouverture. Le voilà maintenant qui enchaîne les interviews en visioconfé­rence. Mode rafale activé, le jeune « pilier » monégasque de la Scuderia Ferrari balaie tous les thèmes d’actualité. , , ... Top départ pour dix minutes chrono !

Charles, seulement trois jours d’essais avant la mise à feu, ça suffit ? Êtes-vous prêt ?

On a moins roulé que d’habitude, en effet. Comme les autres car toutes les équipes sont logées à la même enseigne. Pour notre part, on a exploité au maximum le temps imparti en engrangean­t beaucoup de kilomètres. Le programme de travail a été accompli deAàZ.Onafaitla meilleure préparatio­n possible. C’était l’objectif principal, donc tant mieux !

Si vous deviez mettre en exergue un changement, une améliorati­on qui vous a sauté aux yeux dès les premiers tours de piste. Quelle est la différence numéro  entre la SF et la SF de l’an dernier ? Question difficile

(Il réfléchit) Sur une nouvelle voiture, vous savez, il y a toujours plein de petites modificati­ons.

(Nouveau silence) Allez, je vais dire l’équilibre global de l’auto. Au volant, d’entrée, on apprécie la souplesse d’utilisatio­n. On la sent plus saine, maniable, efficace.

L’an dernier, vous avez dû composer avec de nombreuses contrariét­és. Peut-on dire que le pilote Charles Leclerc a grandi en  ?

Oui, cette saison a été très importante pour mon développem­ent. Quand tout va bien, vous faites corps naturellem­ent avec la voiture. Dans le dur, en revanche, il faut puiser au plus profond de soi-même pour trouver la sérénité mentale permettant de se donner à  % en piste. Voilà, j’ai essayé de tirer la quintessen­ce de mon matériel le plus souvent possible. J’ai aussi fait des erreurs. Il y en aura d’autres. Chaque fois que j’en commets une, je réfléchis, j’analyse, je mémorise afin de ne pas la reproduire. Donc on peut vraiment dire que j’ai beaucoup appris en . (Large sourire)

Cette année compliquée, frustrante, génère-t-elle un surcroît de motivation à l’aube de la saison suivante ?

En fait, je suis ultra-motivé depuis quelques mois. Six ou sept. Début juillet, en posant la voiture par terre lors de la première course (Grand Prix d’Autriche, ndlr) ,ons’est rendu compte à quel point la saison allait être pénible. Nous savions que la SF ne pouvait pas se battre pour le titre mais on n’imaginait pas autant de difficulté­s. Une fois le coup encaissé, après deux ou trois GP, il y a eu un changement de mentalité. Une volonté de ne pas lâcher, de réagir. Pour moi, Ferrari ne peut pas rester à cette place-là. Ferrari doit viser haut. La victoire. Le podium, a minima. J’ai passé pas mal de temps à Maranello, à l’usine, pour pousser l’équipe à travailler encore plus dans le but de remonter la pente. En espérant combler une bonne partie de notre retard dès .

Retrouver le niveau de  en , c’est mission impossible, dites-vous. Pourquoi ? Parce que c’est beaucoup plus facile de dégringole­r que de progresser. Si Mercedes a envie demain de passer de premier à dernier, vous pouvez être sûr qu’ils vont y arriver sans forcer. En revanche, Williams ne réussira pas à faire le chemin inverse durant une période aussi courte. Même en bossant énormément, on ne pourra pas rattraper tout le terrain perdu en , d’autant que la SF est une évolution de la SF conforméme­nt aux restrictio­ns de développem­ent imposées entre  et .

Le top  constitue un objectif réaliste ?

(Du tac au tac) Il faut que l’on se mette cette cible en tête. Que l’on travaille avec l’ambition de remonter sur le podium final. Objectif réaliste ? Très honnêtemen­t, je ne sais pas. Attendons le résultat de la première course pour voir où l’on se situe.

Vous pensez que l’on sera fixé sur le potentiel des uns et des autres dès la semaine prochaine à Bahreïn ? Ou faudra-t-il patienter un peu plus ? Sakhir, c’est une piste un peu atypique, particuliè­re. Course nocturne, en outre. Des conditions que l’on ne rencontrer­a pratiqueme­nt pas ensuite. Mais je crois que nous aurons tout de même une vague idée de la tournure que prendra cette saison. En tout cas, la hiérarchie sera beaucoup plus significat­ive que celle des tests d’avant-saison.

Revenons-y, justement : surpris de voir Mercedes en souffrance trois jours durant ?

Ils n’ont jamais montré leur vrai niveau lors des répétition­s générales. Là, en effet, les problèmes se sont accumulés plus que d’ordinaire. À voir... Mais, bon, je ne m’inquiète pas trop pour eux.

Vous avez forcément jeté un oeil sur la concurrenc­e. Quelles voitures vous ont fait forte impression ? Manifestem­ent, la Red Bull possède un bon package. La McLaren semblait assez à l’aise, aussi.

‘‘ On ne pourra pas rattraper tout le terrain perdu ”

Un mot sur votre nouveau coéquipier : quelle est la principale similitude entre Charles Leclerc et Carlos Sainz ? Et la principale différence ? Pour l’instant, je n’ai pas noté de grande différence. Nous sommes dans la même tranche d’âge. Même mentalité, également. On s’entend bien. On se ressemble assez, quoi ! Et surtout, on a les mêmes attentes, les mêmes demandes concernant la voiture. Le comporteme­nt, les réglages... C’est important.

Monaco est en train de reconstrui­re son circuit avec des tribunes. L’une ou l’autre accueiller­a-t-elle vos fans dans deux mois (- mai) comme ce devait être le cas en  ? Oui, si le public est accepté.

 ?? (Photo Ferrari) ?? Lors des essais d’avant-saison, sur la piste du Grand Prix de Bahreïn, Charles Leclerc n’a pas amusé le terrain au volant de la SF :  tours de , km bouclés en l’espace de trois jours.
(Photo Ferrari) Lors des essais d’avant-saison, sur la piste du Grand Prix de Bahreïn, Charles Leclerc n’a pas amusé le terrain au volant de la SF :  tours de , km bouclés en l’espace de trois jours.
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