Serge, infirmier libéral : « Maintenant ilyenamarre!»
La pandémie a certes impacté son quotidien, mais le confinement, pas vraiment. « Je suis infirmier libéral, je l’ai plutôt bien vécu. J’ai continué à visiter mes patients. L’avantage, c’est que ça roulait plutôt bien, plaisante-til. Heureusement, j’avais vu venir le truc… En décembre, quand on a commencé à parler de ce qui se passait en Chine, j’ai anticipé et j’ai acheté des masques… Ensuite, il y a eu les masques fournis par le gouvernement. Avec l’association des infirmiers libéraux de La Garde, on s’est débrouillé pour avoir le matériel, le gel hydroalcoolique qui manquait, les charlottes. Ils ont été super ! Vraiment. »
« La vaccination, le seul moyen de s’en sortir »
Sa grosse angoisse, c’était d’infecter un patient ou sa propre famille. « Mon épouse a des problèmes respiratoires, au début je faisais attention, je restais éloigné. Mais bon, on vit ensemble ! On a fait avec » poursuit l’infirmier. Finalement, c’est après le confinement, en plein mois d’août, qu’il a attrapé la Covid. « Toute la famille a été malade : ma fille était asymptomatique, mon fils quasiment. Je n’ai eu que peu de symptômes mais mon épouse a fait un Covid long. Ça fout la trouille quand même. Entre le 7e et le 10e jour, tu te demandes si tu vas faire une réaction cytokinique et finir aux urgences… » La vie a repris, l’épidémie aussi. Désormais, Serge Lacanaud, lui-même vacciné – participe aux opérations de vaccination, à La Garde. «Je me suis porté volontaire. C’est très bien organisé, la communauté professionnelle territoriale de santé fait un super travail avec les pompiers, les médecins… Il y a une très bonne entente et pour moi qui travaille seul, en libéral, ça fait du bien de bosser en équipe. C’est très sympa. Les gens viennent, ils se font vacciner et ils sont contents. »
Et tout le reste : les polémiques, les ratés… ? Il botte en touche : « Ce n’est pas moi. C’est le gouvernement, c’est l’Europe… Et c’est n’importe quoi ! J’espère que d’ici trois semaines on ne sera pas complètement saturé dans les hôpitaux. Choisir entre deux patients, c’est juste insupportable pour un soignant. Il aurait fallu reconfiner, c’est la seule façon d’alléger la pression et de sauver des vies. Et puis on manque de vaccins. La vaccination, c’est le seul moyen de s’en sortir. Chacun doit prendre ses responsabilités. Je suis prêt à vacciner 24 heures sur 24 s’il le faut, y compris en prenant des gardes de nuit ! »