Benoît David rêve de Transquadra après l’ascension du Mont-Blanc
Le fondateur de l’association Marcher sur l’eau recherche des partenaires financiers pour participer en duo – handi/valide – à la plus grande course au large amateur au monde.
Benoît David n’est pas du genre à baisser les bras. Un verre à moitié rempli, lui le voit à moitié plein. Sa vie à 100 à l’heure semble dictée par cette philosophie. « J’essaye d’être heureux partout », lâche-t-il avec un grand sourire. Pourtant la vie ne l’a pas forcément entraîné à cette positive attitude. Après l’amputation d’une jambe à l’âge de 18 ans, suivie de quatre années de galère, ce Franc-Comtois d’origine n’a pas baissé la tête ni dit adieu à ses rêves. De sport d’abord, où il obtient trois brevets d’État d’éducateur sportif (voile, natation, handisport). Professionnellement ensuite avec un poste... d’éducateur sportif à l’institut Hélio Marin depuis 1997.
Cent jours sur l’eau
Grand amateur de sport, il partage aujourd’hui son emploi du temps entre son métier et sa passion, la voile. Quand les beaux jours arrivent, il enfile son costume de marin et grimpe sur le pont de « Marcher sur l’eau », bateau de l’association du même nom qu’il a fondée en 2013 (voir ci-contre). Un amour de la mer qu’il aime avant tout partager et qui n’était pas vraiment écrit au départ. «Je fais de la voile depuis 25 ans, explique-t-il. Après avoir navigué sur les « eaux intérieures » dans sa FrancheComté, il débarque dans le Var et « achète un petit voilier. J’en ai fait beaucoup puis j’ai passé mon brevet d’Etat de voile en vue de créer cette association. »
Désormais il passe plus de 100 jours dans l’année sur l’eau aux côtés de « valides et d’handis ». Un partage qu’il veut mettre de côté durant quelques jours cet été pour participer avec son compagnon de barre, Guillaume Barbet, à la Transquadra, « le Graal » en matière de course au large amateur avec plus de 100 bateaux au départ, en solo ou en duo (voir ci-contre). « Elle a lieu tous les trois ans, explique Benoît. On voulait participer à l’édition 2024 mais celle qui devait partir en juillet 2020 a été repoussée. On s’est dit pourquoi pas essayer de faire celle-ci ? » Mais qui dit voile et course dit, forcément, financement... Et même si cette épreuve est réservée aux amateurs, le budget pour être de la fête est conséquent et les aides et soutiens habituels pour l’asso ne suffisent pas(1). «Ilfaut 50 000 euros, incluant, entre autres, l’assurance, le stationnement à Madère, le retour de Martinique en cargo », mais aussi les frais d’optimisation et de performance du bateau, tout ce qui a trait à la sécurité...
«Prêtsà%»
« On recherche des partenaires pour nous aider à financer notre projet qui peut être porteur. Ça doit être du gagnant-gagnant. Nous serons le seul duo handi/valide », poursuit Benoît
David. Si la moitié du budget est réunie, on part. Pour le moment, on a eu des réponses positives mais on ne connaît pas le montant. On veut tout faire pour y arriver. » Le bateau, lui, est prêt à 95 % et l’équipage également. « On est complémentaire, on a la même vision de la navigation. » Une course qui, si elle est amateur n’en reste pas moins un gros challenge pour Benoît et Guillaume. «Onveut prouver qu’on peut y arriver. Ça peut paraître bizarre, mais j’arrive à tout faire sur le bateau. Parfois je navigue seul, sous spi, avec le pilote automatique. Quand il faut bricoler en tête de mat, je monte. C’est pas non plus miraculeux, j’essaye d’être heureux partout... »
Après avoir été le premier unijambiste à grimper le Mont-Blanc en 2001, Benoit David veut inscrire une nouvelle fois son nom au palmarès d’un challenge sportif. À le voir autant à l’aise sur le pont de son jouet – sans prothèse – on a aucun doute sur la capacité du duo à rallier la Martinique. Mais pour ça, il a besoin d’un petit coup de pouce.
Une centaine de bateaux sur la Transquadra
Contact : Benoît David : 06.18.46.86.69. 1. Eurovoile, Delta voile, mairie d’Hyères.
La Transquadra est une course transatlantique en solo et en double pour les amateurs de plus de ans, qui regroupe une centaine de bateaux et à marins. Elle se déroule en deux étapes. La première étape se déroulera en août, entre Marseille et Madère pour les Méditerranéens. Les marins de l’Atlantique relieront, eux, Lorient à Madère. Une deuxième étape se déroulera en janvier , qui reliera Madère à Port du Marin en Martinique.